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Police-Justice

Marche pour Adama Traoré: quatre policiers portent plainte contre Youssouf Traoré

Youssouf Traoré a été arrêté pendant le rassemblement à Paris en mémoire de son frère Adama, le 9 juillet 2023 à Paris.

Youssouf Traoré a été arrêté pendant le rassemblement à Paris en mémoire de son frère Adama, le 9 juillet 2023 à Paris. - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Les policiers qui ont porté plainte contre Youssouf Traoré l'accusent de violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique, rébellion et menaces.

Des policiers ont porté plainte contre Youssouf Traoré, notamment pour violences et rébellion, alors que la police des polices (IGPN) enquête sur les conditions de son interpellation en marge d'une marche en mémoire de son frère Adama, a appris jeudi l'AFP auprès du parquet de Paris.

Une enquête de flagrance avait été ouverte samedi, Youssouf (Yssoufou sur son état-civil) Traoré étant accusé d'avoir porté un coup à une commissaire au début d'une marche, interdite, qui a rassemblé près de 2000 personnes dans la capitale.

Une interpellation filmée

Youssouf Traoré a ensuite été arrêté lors de la dispersion dans le calme des participants. Puis sa garde à vue a été levée, en raison de son hospitalisation.

Des plaintes de quatre policiers, ayant notamment participé à son arrestation, ont été jointes à l'enquête de flagrance menée par la Sûreté territoriale de Paris. Ces fonctionnaires l'accusent de violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique, rébellion et menaces.

Sur la vidéo de son interpellation, filmée par plusieurs témoins, on voit Youssouf Traoré, 29 ans, résister avant d'être plaqué et maintenu au sol par plusieurs fonctionnaires de la Brav-M, une unité de police à moto dont le comportement a été décrié pendant la mobilisation contre la réforme des retraites au printemps.

Des plaintes de journalistes analysées

L'avocat de Youssouf Traoré, Me Yassine Bouzrou, n'a pas souhaité réagir. De son côté, Youssouf Traoré a obtenu la saisine de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour violences volontaires ayant entraîné moins de huit jours d'incapacité totale de travail et commise par personne dépositaire de l'autorité publique.

L'IGPN enquête également sur la plainte d'une jeune femme, poussée au sol par un policier. Les plaintes de deux journalistes dénonçant des faits similaires sont à l'analyse au parquet.

Par ailleurs, d'autres plaintes de policiers, dénonçant des faits d'outrage, ont été jointes à une enquête ouverte pour organisation d'une manifestation interdite sur la voie publique, menée également par la Sûreté territoriale de Paris.

Les autorités avaient interdit la marche, invoquant un contexte tendu en France, après plusieurs nuits consécutives d'émeutes à la suite de la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre le 27 juin dernier.

Après l'interpellation de Youssouf Traoré, des associations, syndicats et partis politiques classés à gauche ont appelé à une nouvelle mobilisation contre les violences policières samedi à Paris. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mercredi qu'elle serait aussi interdite.

V.G. avec AFP