BFMTV
Police-Justice

"Le temps du silence est terminé": les accusatrices de PPDA réagissent à sa plainte pour "dénonciation calomnieuse"

L'ex-présentateur de TF1 Patrick Poivre d'Arvor (illustration)

L'ex-présentateur de TF1 Patrick Poivre d'Arvor (illustration) - -

L'ancien présentateur de TF1 Patrick Poivre d'Arvor a porté plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre 16 femmes qui l'accusent de harcèlement sexuel ou de violences sexuelles. Ces dernières disent avoir "hâte" de le confronter devant la justice.

"Je suis l'une des 16 femmes". Patrick Poivre d'Arvoir, ex-présentateur star de TF1 a porté plainte ce mardi pour dénonciation calomnieuse contre 16 femmes, qui ont porté plainte contre lui pour violences sexuelles ou encore harcèlement sexuel.

Dans sa plainte, Patrick Poivre d'Arvor fustige le "lot d'excès et de dérives" du mouvement #MeToo, d'après des passages publiés par franceinfo. Il décrit aussi "un retour du puritanisme et de la censure, habilement parés de la prétendue protection des femmes".

"Comment faire des victimes les coupables encore et encore?"

Parmi les 16 femmes concernées, plusieurs ont réagi, dont Hélène Devynck, journaliste et scénariste. Sa plainte pour viol contre PPDA avait été classée sans suite en juin 2021 pour prescription. Sur Twitter, elle dénonce une "pathétique diversion".

"Comment faire des victimes les coupables encore et encore? J'attends que la procédure bâillon se transforme en procès et qu’on puisse toutes défiler à la barre", a-t-elle ajouté.

Elle fustige une procédure qui se fonde sur une "domination par l'argent": "on n'a pas forcément toutes les moyens de se payer des avocats".

Sur le même réseau social, Emmanuelle Dancourt salue une "bonne nouvelle". "Nous allons avoir un procès nous qui en étions privées pour prescription! Les yeux dans les yeux Patrick", écrit-elle.

"J'ai hâte de parler dans un tribunal"

De son côté, la journaliste et autrice Cécile Delarue dénonce une "procédure de plus pour nous faire taire". "L'accusation de mensonge est complètement délirante. On ne ment pas", confie-t-elle à franceinfo.

"Je crois que le temps du silence est terminé. Je crois en la justice. J’ai hâte de parler avec les 15 autres femmes dans un tribunal", ajoute-t-elle sur Twitter.

Muriel Reus, dont la plainte a été classée pour prescription, a réagi dans un numéro de l'émission Complément d'enquête, consacré à l'affaire, et qui sera diffusé ce jeudi soir sur France 2.

"Bravo, c'est très, très bien. Ça va nous permettre peut-être enfin d'avoir un procès, de pouvoir nous exprimer publiquement, de faire témoigner peut-être d'autres victimes. C'est même assez inespéré, on se réjouit de cette plainte", a-t-elle déclaré, dans un extrait de l'émission, diffusé dès ce jeudi matin.

Nouvelle plainte pour viol

L'affaire PPDA avait éclaté en février 2021, quand l'écrivaine et journaliste Florence Porcel avait porté plainte, accusant l'ancien présentateur de lui avoir imposé un rapport sexuel en 2004 et une fellation en 2009. Une enquête préliminaire avait ensuite été menée pendant quatre mois par le parquet de Nanterre, au cours de laquelle 23 femmes avaient témoigné. La majorité des faits dénoncés étant prescrits, l'enquête avait été classée sans suite en juin, ainsi que la plainte de Florence Porcel.

Ce jeudi, soit deux jours après le dépôt de plainte de Patrick Poivre d'Arvor, le parquet de Nanterre a confirmé qu'une nouvelle plainte pour viol a été déposée à Paris contre l'ex-présentateur.

"Mathilde" (le prénom a été modifié), qui est à l'origine de la nouvelle plainte, est l'une des femmes qui témoignent dans ce numéro de Complément d'enquête. Elle y dénonce un viol dans les locaux de TF1, en février 1995.

Fanny Rocher avec AFP