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Police-Justice

Kermesses, concerts, festivals, de nombreux événements annulés en raison des émeutes

Des CRS à Nanterre le 29 juin 2023, face aux émeutes qui ont éclaté après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier

Des CRS à Nanterre le 29 juin 2023, face aux émeutes qui ont éclaté après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier - Zakaria ABDELKAFI / AFP

Matignon a annoncé vendredi l'annulation d'événements "de grande ampleur" après trois nuits d'émeutes. Des événements plus petits, comme des fêtes de l'école, ont également été annulés localement.

Face aux scènes de violences urbaines qui émaillent la France depuis la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier, "la décision a été prise d'annuler plusieurs événements festifs" dans les départements "les plus sensibles", a déclaré vendredi Emmanuel Macron à l'issue d'une cellule interministérielle de crise.

Et en effet, au fil de la journée, plusieurs événements à taille variable ont été annulés. C'est par exemple le cas de certaines kermesses d'écoles et des fêtes de collèges et de lycées, dans les académies de Versailles et Créteil, en Île-de-France.

Des fêtes de l'école annulées

L'académie de Versailles, qui comprend la ville de Nanterre, a indiqué à BFMTV avoir, avec les directions académiques, "demandé à certaines écoles d'annuler les festivités de fin d'année, lorsqu'elles ont lieu dans des zones ayant connu des violences urbaines ces derniers jours ou lorsqu'elles ont lieu tard le soir, notamment en raison de l'interruption de circulation des trams et bus à 21H".

Pour le seul département des Hauts-de-Seine, "tous les événements devant se dérouler hors du temps scolaire", dont les kermesses et fêtes, sont annulés vendredi, selon un autre message du directeur de l'Éducation nationale dans le département (DASEN). Une réévaluation sera "faite en début de semaine prochaine".

Des établissements scolaires ont été dégradés à Strasbourg et à Mâcon notamment dans la nuit de jeudi à vendredi, ont annoncé les préfectures du Bas-Rhin et de Saône-et-Loire. Île-de-France Mobilités a annoncé vendredi que la circulation des bus et des tramways serait interrompue à 21h tous les soirs jusqu'à nouvel ordre. Une mesure que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé aux préfets de prendre dans toute la France. Plusieurs bus et tramways ont été incendiés ces derniers jours lors des scènes de violences urbaines.

Annulation d'événements "de grande ampleur"

Vendredi, Matignon a annoncé à BFMTV l'annulation d’"événements de grande ampleur mobilisant des effectifs et pouvant présenter des risques d’ordre public en fonction des situations locales", sans préciser la chronologie de cette mesure.

Les concerts de Mylène Farmer ce vendredi et ce samedi soir au Stade de France, en Seine-Saint-Denis ont par exemple été annulés sur décision de la cellule interministérielle de crise.

La dernière soirée du festival Fnac Live, sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, n'aura également pas lieu, a appris BFMTV d'une source proche du dossier. Le Enghien Jazz Festival est annulé samedi et dimanche, tout comme de nombreux événements locaux (séances de cinéma en plein air, fêtes de quartier) en Île-de-France.

À Wattrelos, dans le Nord, c'est un autre genre de festival qui a été annulé: le Festi'F, un festival de food trucks. Après des nuits "particulièrement violentes" dans la Métropole de Lille, les conditions de sécurité nécessaires à la tenue du festival samedi et dimanche n'étaient plus réunies, "compte tenu de la mobilisation des forces de sécurité sur d’autres sites et dans d’autres villes", a expliqué le maire de Wattrelos dans un communiqué.

Des manifestations interdites dans plusieurs grandes villes

Les préfectures de plusieurs grandes villes, comme Marseille, Lyon, Bordeaux, Montpellier ou Toulouse ont interdit vendredi toute manifestation dans les centres-villes, après trois nuits émaillées d'incidents et violences à la suite du décès du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre.

Ces interdictions surviennent alors que des appels à des rassemblements vendredi à 20h dans 18 grandes villes "contre le racisme, les crimes et les violences policières" sont largement relayés sur les réseaux sociaux depuis deux jours.

Des villes comme Amiens (Somme), Clamart (Hauts-de-Seine) ou Beauvais (Oise), sont allées jusqu'à décréter un couvre-feu avec des conditions variables selon la ville concernée. Emmanuel Macron a affirmé vendredi que "des moyens supplémentaires" allaient être déployés par le ministre de l'Intérieur après trois nuits d'émeutes urbaines.

Sophie Cazaux