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Police-Justice

Jihad: Nora, 15 ans, a-t-elle quitté Avignon pour la Syrie?

Nora, lors d'une visite familiale à la Tour Eiffel.

Nora, lors d'une visite familiale à la Tour Eiffel. - -

La disparition il y a huit jours d'une jeune lycéenne à Avignon est suivie de très près par le parquet anti-terroriste de Paris. Sa famille a découvert après son départ sa radicalisation extrême.

Nora est-elle partie combattre en Syrie? La disparition il y a huit jours de cette jeune adolescente studieuse de 15 ans, qui habite une cité sensible des quartiers sud d'Avignon, a anéanti sa famille, convaincue que la jeune lycéenne est partie faire le jihad.

Le parquet anti-terroriste de Paris s'est saisi de l'affaire en début de semaine et a confié l'enquête conjointement à la sous-direction anti-terroriste, à la direction centrale du renseignement intérieur et l'antenne de la police judiciaire d'Avignon.

Le jeudi 23 janvier, la jeune fille, élève en classe de seconde, n'a pas regagné le domicile familial en sortant du lycée, comme elle le fait d'habitude. Son frère prévient le commissariat d'Avignon. Ses parents pensent à une fugue, même si cela ne lui ressemble pas. Chez elle, Nora ne manque de rien, et est gâtée par ses parents, raconte Le Dauphiné.

Elle se trouverait à la frontière turco-syrienne

"Son frère a indiqué qu'il a découvert que depuis le mois de septembre, elle avait radicalisé son comportement, avec un fort absentéisme scolaire, et était en liaison via internet avec des personnes en région parisienne apparentées au jihad", a expliqué le procureur de la République à Avignon, Bernard Marchal.

Selon les premiers éléments de l'enquête, la lycéenne aurait rejoint Paris par le train, avant de prendre un premier avion pour Istanbul, en Turquie, puis un second pour rejoindre la frontière syrienne. "On pense qu'elle est en Turquie, à la frontière", où elle aurait été prise en charge par un réseau, a précisé la source proche de l'enquête. C'est en tout cas ce qu'elle a affirmé jeudi à ses parents, qu'elle a contactés par téléphone.

"Elle est sous leur emprise"

Son père, détruit, se confie au Dauphiné Libéré. "Je ne comprends pas. Je lui ai demandé de ne pas porter le foulard, mais elle a insisté pour continuer à le faire. Dans notre famille, nous faisons la prière, mais nous n’imposons rien à nos enfants. J’avais confiance en elle".

Sur BFMTV, son frère s'exprime également. "J'ai découvert qu'elle avait un deuxième profil Facebook, avec des contacts peu fréquentables. On fait tout pour qu'elle revienne, eux font tout pour qu'elle reste. A chaque fois que je l'ai eue au téléphone, j'entendais quelqu'un chuchoter derrière elle. Elle est sous leur emprise".

Alexandra Gonzalez avec AFP