Document BFMTV - A Bordeaux, la mère d'une jeune fille partie faire le jihad en Syrie se confie

Fatima est la mère d'une jeune bordelaise partie en Syrie. Elle raconte à BFMTV le départ de sa fille et son changement de comportement. Son témoignage intervient alors que les deux adolescents toulousains qui se préparaient à rejoindre les rangs des combattants syriens ont été récupérés en Turquie et placés en garde à vue mercredi.

"Elle apprend le Coran, l'Arabe et s'est mariée religieusement avec un Belge". La gorge de Fatima se noue en décrivant les journées d'Anissa, sa fille âgée de 22 ans.

Elle est partie de Bordeaux le 19 novembre sans rien dire. Une semaine plus tard, elle a donné des nouvelles à sa mère et ce jusqu'au 4 janvier dernier. "Elle me disait que ça allait, qu'elle était à la campagne."

Sa famille cherche à comprendre ce départ et ce qu'elle fait désormais. C'est sur Facebook qu'Anissa dit à sa mère qu'elle venait de se marier à un Belge.

"Elle n'était pas du tout pratiquante"

Fatima revient aussi sur les changements opérés par sa fille avant son départ. Anissa n'était "pas du tout pratiquante". Elle poursuit: "toute l'année 2013, ça a été la prière, le voile. C'est monté crescendo." Selon la mère de la jeune fille, c'est une amie qui a eu mauvaise influence sur elle.

Fatima a également remarqué que sa fille passait son temps, beaucoup de temps sur Internet. Dans le cas des deux adolescents toulousains, c'est aussi sur internet qu'ils avaient commencé à s'intéresser au jihad. Et par ce même moyen qu'ils avaient planifié leur voyage.

Comme l'explique Dounia Bouzar, anthropologue du fait religieux, les discours véhiculés par les jihadistes retiennent l'attention des jeunes à un moment où "un sentiment de malaise passager s'installe. Le discours renverse alors ce sentiment en signe de toute puissance".

A.M. avec Fabien Crombé et Baptiste Gapenne