"Il a voulu me sauter dessus": le témoignage de Christian, agent d'entretien qui s'est interposé lors de l'attaque dans un lycée d'Arras

Christian est agent d'entretien au lycée Gambetta d'Arras. Il a tenté de s'interposer lors de l'attaque au couteau de vendredi.

Un témoin et une victime. Vendredi, lors de l'attaque au couteau perpétrée au lycée Gambetta d'Arras où un enseignant a perdu la vie, Christian était présent. L'agent d'entretien arrivé il y a trois ans dans l'établissement a tenté de s'interposer pour arrêter Mohammed Mogouchkov, le tueur présumé. Trois jours après, il témoigne auprès de BFMTV.

Au moment de l'intrusion, il raconte qu'il se trouvait "avec ses collègues" en train de déjeuner. C'est un "mouvement de foule" qui lui a mis la puce à l'oreille, lorsque des collégiens se sont précipités vers le lycée.

"On s'est levés pour aller voir ce qu'il se passait. Et là, on croyait voir une bagarre entre élèves parce que quand il y a des bagarres, ils ont tendance à aller voir ce qu'il se passe. Mais là, j'ai une collègue qui s'est mise à crier, 'il y a un homme avec un couteau, il faut s'enfermer, il est en train de poignarder des gens'".

"Je vais mourir"

Sa première vision, le terroriste en train d'agresser un professeur de sport, visiblement blessé. "On n'en savait pas plus, donc on est tous rentrées, et on a fermé les portes", raconte-t-il. L'une des personnes, réfugiée dans le réfectoire: Célia, 20 ans, enceinte et en panique.

"Elle a appelé son mari pour lui dire: 'je vais mourir'", explique difficilement l'agent d'entretien. Après l'avoir mise à l'abri, il a pris l'initiative de repartir vers l'agresseur.

"Je suis redescendu, j'ai vu l'assaillant qui était encore avec le prof, j'ai pris une chaise, sans réfléchir, je suis sorti, et je suis allé au contact de l'assaillant en croyant qu'il n'avait qu'un couteau", se remémore-t-il.

Sauvé par la police

Après des échanges avec son agresseur, il termine au sol, sonné. Alors que l'assaillant allait lui "sauter dessus", il l'a "repoussé avec les pieds". À ce moment-là, son chef est intervenu pour lui venir en aide.

Finalement, il a lui aussi fini au sol, et a subi plusieurs coups de couteau. Après une autre intervention d'un professeur, c'est finalement l'arrivée de la police qui les as sauvés. "La police est arrivée, a couru après l'assaillant. Ils l'ont tazé, après, nous avons été confinés".

Dix interpellations et gardes à vue sont en cours dans cette affaire, le parquet antiterroriste s'est saisi de l'affaire.

Par Angy Louatah et Audrey Alos, avec Tom Kerkour