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Attaque au couteau à Arras: qui sont les dix personnes toujours placées en garde à vue?

La mère et l'intégralité de la fratrie Mogouchkov, les frères et soeurs de l'assaillant du lycée d'Arras, sont toujours entendus par les enquêteurs. Leur garde à vue peut durer jusqu'à 96 heures.

Outre l'assaillant, neuf autres personnes sont toujours en garde à vue ce dimanche dans le cadre de l'enquête sur l'attaque qui s'est produite vendredi au lycée Gambetta à Arras (Pas-de-Calais) et au cours de laquelle un professeur de Français a été tué et trois personnes blessées, dont deux hospitalisées.

Plusieurs membres de la famille Mogouchkov sont en effet actuellement toujours entendus, certains dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Trois autres personnes sont en garde à vue.

Les frères et sœurs de l'assaillant

Le petit frère de Mohammed Mogoutchov, ce jeune homme de 20 ans, né en Russie et originaire d'Ingouchie, qui a tué un professeur vendredi à Arras, a été interpellé quelques minutes après l'attaque. Agé de 16 ans, Souleyman Mogoutchov était scolarisé au lycée Gambetta d'Arras et a été arrêté à proximité de l'établissement scolaire. Il n'était pas armé.

Le grand frère de Mohamed et Souleyman, Movsar Mogouchkov, est lui aussi entendu. L'homme de 21 ans a été extrait de sa cellule de la prison de la Santé où il purge une peine de prison de cinq ans pour ne pas avoir dénoncé un projet d'attentat déjoué dont il avait eu connaissance et pour "apologie du terrorisme". Il avait publié des contenus très virulents sur les réseaux sociaux, des contenus de propagande du groupe terroriste Daesh.

Des échanges sur le Hamas

"Il y a sans doute un lien malheureusement entre ce qu’il s’est passé dans le Proche-Orient et ce passage à l’acte", estimait vendredi soir Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur. Movsar et Mohammed Mogouchkov ont en effet eu des échanges sur la situation dans cette région du monde, mais avant les attaques du Hamas sur Israël.

Ces attaques ont-elles poussé le jeune de 20 ans, Fiché S depuis le 2 octobre, à passer à l'acte? S'agit-il davantage d'une sorte de vengeance alors que son grand frère Movsar Mogouchkov avait un temps été scolarisé dans cet établissement? Il y avait alors connu un incident lors d'une séance consacrée à la liberté d'expression et plus spécifiquement à Charlie Hebdo, il avait alors légitimé l'attentat qui avait visé la rédaction.

La mère, l'une de ses sœurs et l'un des oncles de Mohammed Mogouchkov ont également été placés en garde à vue pour tenter d'expliquer ce passage à l'acte et leur niveau de connaissance du projet terroriste du jeune homme de 20 ans. Sa jeune sœur de 10 ans a été auditionnée.

Un détenu radicalisé en garde à vue

Les enquêteurs s'intéressent également au profil de Maxime C., 32 ans, détenu à la prison de Moulins-Yzeure (Allier) et extrait de sa cellule pour être placé en garde à vue. L'homme, considéré comme radicalisé, est soupçonné d'avoir influencé l'assaillant présumé lors d'échanges virtuels, a appris BFMTV de sources concordantes, confirmant les informations du Parisien. Son parcours en détention est jalonné d'incidents et de signes inquiétants de radicalisation. Il est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme en mars 2022.

Enfin, le dixième gardé à vue a été interpellé ce dimanche matin à Arras. Proche de l'assaillant, il fait partie de la mouvance islamiste, a appris BFMTV de source proche du dossier.

Deux hommes de nationalité biélorusse ont également un temps été placés en garde à vue et entendus par la sous-direction de l'antiterrorisme (SDAT) en charge de l'enquête, avant d'être relâchés ce dimanche, a indiqué une source proche du dossier à BFMTV.

La veille de l'attaque, ils étaient en compagnie de Mohamed Mogouchkov lorsqu'il a été contrôlé par des enquêteurs de la DGSI, qui le surveillaient depuis plusieurs jours et l'avaient notamment placé sur écoute. Ils ont alors vérifié son emploi du temps, son téléphone dont ses messageries cryptées, mais aucun élément ne pouvait laisser présager un passage à l'acte.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV