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Expulsion de l'imam Iquioussen: le Maroc suspend son "laissez-passer consulaire" permettant de l'accueillir

L'imam Hassan Iquioussen

L'imam Hassan Iquioussen - Youtube

Mardi, le Conseil d'État a donné son feu vert pour l'expulsion vers le Maroc de l'imam, mis en cause pour ses discours notamment antisémites et contraires à l'égalité hommes-femmes.

Alors que le Conseil d'État a donné son feu vert mardi pour l'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen, demandée par Gérald Darmanin, le Maroc suspend ce mercredi son "laissez-passer consulaire" permettant de l'accueillir, alors même qu'il l'avait délivré le 1er août, selon une source proche du dossier auprès de l'AFP.

Cette source proche du Maroc a expliqué cette décision par le fait qu'il "n'y avait pas eu de concertations avec les autorités marocaines", au lendemain de la décision du Conseil d'Etat ouvrant la voie à son expulsion. La décision d'expulsion est "unilatérale", a ajouté la même source.

Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on a rappelé que la validité d'un laissez-passer était de "60 jours", soulignant qu'il serait "incompréhensible que ce document qui n'a d'autre fonction que d'officialiser la reconnaissance par le Maroc de la nationalité de M. Iquioussen soit suspendu".

"Comment peut-on reconnaître la nationalité d'un de ses ressortissants un jour et ne plus la reconnaître le lendemain ?", s'est étonné l'entourage de Gérald Darmanin.

Une réunion avec les autorités marocaines?

Né en France, Hassan Iquioussen n'avait pas opté pour la nationalité française à sa majorité, prenant la nationalité marocaine de ses parents. Âgé de 58 ans, il réside régulièrement en France. Il a cinq enfants et 15 petits-enfants, tous Français.

Face à ce blocage de Rabat, une autre source proche du dossier a évoqué une éventuelle réunion entre Gérald Darmanin et les autorités marocaines en fin de journée.

L'imam Iquioussen est recherché depuis la validation mardi de son expulsion par le Conseil d'État. Selon le préfet des Hauts-de-France, il est susceptible d'avoir pris la fuite en Belgique.

Mis en cause pour des propos antisémites et misogynes

L'imam est mis en cause par les services du ministère de l'Intérieur notamment pour avoir tenu des propos antisémites et contraires à l'égalité hommes-femmes.

Mardi, Gérald Darmanin s'était félicité de la décision du Conseil d'État, saluant "une victoire pour la République". Le soir-même, une perquisition était en cours au domicile de l'imam. Ce dernier n'a pour l'heure cependant pas été retrouvé.

E.F. avec AFP