BFMTV
Police-Justice
Alerte info

Le Conseil d'État donne son feu vert à l'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen

L'imam Hassan Iquioussen

L'imam Hassan Iquioussen - Youtube

L'expulsion de l'imam, demandée par Gérald Darmanin, avait été suspendue par le tribunal administratif de Paris début août.

Le Conseil d'État valide l'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen, annonce Gérald Darmanin sur son compte Twitter ce mardi. "Le Conseil d’État valide l’expulsion de Monsieur Iquioussen qui tient et propage notamment des propos antisémites et contraires à l’égalité entre les femmes et les hommes", a écrit le ministre de l'Intérieur.

"C’est une grande victoire pour la République. Il sera expulsé du territoire national", avance-t-il encore dans son tweet.

L'expulsion de l'imam vers le Maroc, qu'il avait demandée, avait été suspendue au début du mois d'août par le tribunal administratif de Paris.

Mis en cause pour antisémitisme et misogynie

L'imam Hassan Iquioussen avait notamment été mis en cause par les services du ministre de l'Intérieur pour avoir tenus des propos antisémites à plusieurs reprises, ainsi que pour ses discours discriminatoires envers les femmes.

"Le juge des référés du Conseil d’Etat estime que ses propos antisémites, tenus depuis plusieurs années lors de nombreuses conférences largement diffusées, ainsi que son discours sur l’infériorité de la femme et sa soumission à l’homme constituent des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine justifiant la décision d’expulsion", décrit le juge des référés du Conseil d'Etat dans son ordonnance.

"Il considère par ailleurs que cette décision ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale à la vie privée et familiale de Monsieur Iquioussen", indique-t-il encore, répondant aux réserves émises par le tribunal administratif de Paris.

L'avocate de l'imam dénonce "un Etat de droit affaibli"

Le 5 août, le tribunal administratif de Paris avait suspendu en référé l'expulsion vers le Maroc de cet imam réputé proche des Frères musulmans, jugeant qu'elle porterait une "atteinte disproportionnée" à sa "vie privée et familiale", mais le ministère de l'Intérieur avait fait appel de cette décision.

L'avocate de l'imam, Lucie Simon, a réagi sur Twitter en estimant que cette décision symbolisait "un Etat de droit affaibli" et déploré "un contexte alarmant de pression de l'exécutif sur le judiciaire".

"Le combat judiciaire continue, le Tribunal administratif de Paris sera amené à se pencher sur le fond du dossier prochainement, et Hassan Iquioussen étudie la possibilité de saisir de nouveau la CEDH", a-t-elle ajouté.

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) avait refusé de suspendre l'expulsion début août, expliquant qu'elle n'accordait des mesures provisoires de suspension "qu'à titre exceptionnel", lorsque le requérant était exposé "à un risque réel de dommages irréparables".

Elisa Fernandez, avec AFP