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Emplois fictifs: François Fillon condamné en appel à un an de prison ferme

L'ancien Premier ministre François Fillon et son épouse Penelope, accusés d'emplois fictifs, le 27 février 2020, au palais de justice de Paris

L'ancien Premier ministre François Fillon et son épouse Penelope, accusés d'emplois fictifs, le 27 février 2020, au palais de justice de Paris - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

François Fillon a été reconnu coupable par la cour d'appel de Paris de détournement de fonds publics, complicité et recel d'abus de biens sociaux.

Il avait dénoncé une "enquête à charge", l'accusation y voyait un "faisceau d'indices" établissant sa culpabilité dans l'affaire dite des emplois fictifs. François Fillon a été condamné à quatre ans de prison dont un an ferme par la cour d'appel de Paris qui rend ce lundi son arrêt. La cour a assorti à cette condamnation une amende de 375.000 euros et une peine de dix ans d'inéligibilité.

Cette condamnation est inférieure à celle prononcée en juin 2020 par le tribunal correctionnel de Paris qui avait condamné l'ancien Premier ministre à cinq ans de prison dont deux ferme. Seuls certains contrats pour lesquels l'ancien Premier ministre et son épouse Penelope ont comparu en novembre dernier pour "détournement de fonds publics", "complicité et recel de biens sociaux", ont été reconnus frauduleux. Les époux ont été relaxé au bénéfice du doute concernant le plus ancien des contrats celui de 1998.

Penelope Fillon écope elle de deux ans de prison avec sursis. A leurs côtés était également jugé Marc Joulaud, le suppléant de François Fillon lorsqu'il était élu à l'Assemblée nationale. Il a été condamné à trois ans de prison avec sursis pour avoir embauché Penelope Fillon comme attachée parlementaire pour des tâches que l'accusation avait qualifié de "vaporeuses".

Travail "impalpable"

Cette affaire politico-judiciaire a débuté en janvier 2017 quand le Canard enchaîné révélait que Penelope Fillon a été embauchée comme assistante de son mari puis de son suppléant sur trois périodes entre 1998 et 2013. Un emploi pour lequel elle a été rémunérée, pour la justice, à 612.000 euros nets. Si cette pratique n'a rien d'illégal, c'est la véracité de l'emploi de Penelope Fillon qui est dénoncée.

La relecture des discours, la gestion du courrier? Autant de tâches "impalpables", avait dénoncé l'avocat général lors de son réquisitoire en novembre dernier. Les "remontées d'informations" depuis le terrain? Une activité "évanescente, pour ne pas dire vaporeuse", avait-il encore insisté, évoquant un travail "redondant" avec celui d'autres collaborateurs.

François Fillon, pour qui cette affaire a marqué la fin de sa carrière politique, avait fait valoir une "relation de confiance et de proximité". Selon le couple, Penelope Fillon réalisait "sur le terrain" dans la Sarthe un travail certes "immatériel" mais bien "réel". Stigmatisant un dossier qui "se réduit" comme "peau de chagrin", l'avocat de François Fillon, Me Antonin Lévy, a plaidé la relaxe, citant "41 attestations établissant de manière précise et circonstanciée l'apport de Mme Fillon".

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV