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Diffusion de photos de Daesh sur Twitter: le tribunal relaxe Marine Le Pen et Gilbert Collard

Marine Le Pen et Gilbert Collard, le 16 juin 2011.

Marine Le Pen et Gilbert Collard, le 16 juin 2011. - LIONEL BONAVENTURE

Si le caractère violent des images n'est pas contesté, le tribunal n'a relevé aucun prosélytisme dans les messages diffusés sur Twitter par Marine Le Pen et Gilbert Collard en 2015.

Le tribunal de Nanterre a relaxé ce mardi Marine Le Pen et Gilbert Collard dans l'affaire des photos d'exactions de Daesh publiées en 2015 sur les réseaux sociaux. Si le caractère violent des images n'est pas contesté, les juges n'ont relevé aucun prosélytisme dans les messages diffusés sur Twitter par les deux élus du Rassemblement national, peu de temps après le traumatisme des attentats de Paris.

Le 16 décembre 2015, Marine Le Pen avait relayé trois photos d'exactions du groupe jihadiste. Elle y avait ajouté les mots: "Daesh, c'est ça!", en réponse au journaliste Jean-Jacques Bourdin qu'elle accusait d'avoir "comparé" le groupe terroriste et le Front national lors d'une émission. Gilbert Collard, alors député du Gard, avait relayé le même jour sur ses comptes Facebook et Twitter la photo d'un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire: "Bourdin compare le FN à Daesh: le poids des mots et le choc des bobos!".

"Une grande victoire pour le droit"

A la barre le 10 février dernier, la présidente du RN s'est défendue en invoquant sa "liberté d'expression et d'information". Elle a dénoncé un "procès politique" contre son mouvement, son avocat, Me Rodolphe Bosselut, tançant une "poursuite quoiqu’il en coûte, c'est 'Marine à tout prix': il fallait la poursuivre coûte que coûte". De son côté, Gilbert Collard a affirmé que la diffusion de ces photos n’était "pas attentatoire à la dignité humaine. Si demain je me retrouve face à un idiot qui nie l’existence de la Shoah, je ne peux pas lui montrer de photo de camp de concentration?", a-t-il comparé devant la juge.

Ce mardi, le tribunal a considéré que la diffusion de ces images constituait une réponse "cohérente" de Marine Le Pen à "une attaque polémique". Par ailleurs, les juges ont estimé que la diffusion ne revêtait "aucun caractère prosélyte dès lors que les images étaient accompagnées des commentaires" rédigés par les élus qui n'ont ainsi pas "banalisé" ou "présenté sous un jour favorable la violence".

Le tribunal a donc relaxé les deux prévenus, à la grande satisfaction de leurs avocats, présents au délibéré. "C'est une grande victoire pour le droit car était en jeu dans ce dossier la liberté d'expression, cette liberté d'expression a été reconnue comme totale pour un responsable politique de premier rang", a déclaré à la presse Rodolphe Bosselut, conseil de Marine Le Pen.

Ambre Lepoivre avec AFP Journaliste BFMTV