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Police-Justice

Crise dans la police: Gérald Darmanin "soutient totalement" le DGPN après ses propos polémiques

Le ministre de l'Intérieur a réagi pour la première fois aux propos polémiques du directeur général de la police nationale sur le placement en détention provisoire d'un policier accusé d'avoir roué de coups un jeune homme à Marseille au début du mois.

Une réaction sans appel. Depuis ce dimanche, le soutien apporté par le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux à la mobilisation contre l'incarcération d'un agent de la BAC de Marseille dans le cadre d'une enquête sur des violences de policiers a suscité l'indignation des magistrats et de la classe politique, poussant l'exécutif à réagir.

Ce jeudi soir, de retour de Nouvelle-Calédonie, le ministre de l'Intérieur a réagi pour la première fois à cette affaire après avoir rencontré des policiers du 19e arrondissement de Paris. "Le DGPN est un grand policier, je vais dire un grand flic. Trente ans de carrière au service de la République à arrêter des voyous, à protéger des innocents", a commenté Gérald Darmanin devant Frédéric Veaux lui-même.

"Le savoir en prison m'empêche de dormir"

À l'origine de la polémique, des propos du DGPN appelant à la libération du policier marseillais de la BAC.

"Le savoir en prison m'empêche de dormir", a dit Frédéric Veaux, dans un entretien mis en ligne sur le site du journal le Parisien.

"De façon générale, je considère qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison, même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail", a ajouté Frédéric Veaux.

La police peut-elle faire grève ?
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3:53

Une déclaration qui a suscité l'indignation d'un grand pan de la classe politique, dénonçant une tentative d'entrave à l'indépendance de la justice et de la séparation des pouvoirs, puisque Frédéric Veaux dépend directement du ministère de l'Intérieur. Gérald Darmanin n'a lui pas toléré les attaques envers le DGPN.

"Je souhaite à tous ceux qui ont craché sur le DGPN, qui l'ont insulté, la même carrière au service de la République. Lui dire qu'il n'est pas démocrate, qu'il n'est pas républicain, est une insulte vis-à-vis de la carrière de ce fonctionnaire qui a risqué sa vie des centaines de fois pour nous protéger", a-t-il clamé.

Il a enfin conclu son éloge: "C'est un excellent directeur général. Il a parlé comme un chef vis à vis de ses policiers. Je le soutiens totalement et je suis très fier que ce soit mon collaborateur."

Dans la foulée de cette prise de parole sur notre antenne, le ministre de l'Intérieur doit se rendre place Beauvau pour recevoir les principaux syndicats policiers. Ces derniers lui présenteront plusieurs revendications pour avancer sur plusieurs dossiers lorsqu'un fonctionnaire est mis en cause dans une affaire.

Théo Putavy