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Police-Justice

Colonna agressé: la présidente de l'Assemblée de Corse demande "la plus grande clarté" sur cette affaire

Marie-Antoinette Maupertuis pointe du doigt les manquements entourant l'agression du militant nationaliste corse, dans le coma depuis une violente agression en prison.

Le militant nationaliste corse Yvan Colonna, condamné pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, est dans le coma depuis une semaine, après avoir été violemment agressé par un codétenu emprisonné pour terrorisme. Depuis, les manifestations se sont multipliées en Corse, les protestataires accusant l'État de porter une lourde responsabilité dans cette agression.

Devant une situation très tendue sur l'île, "je demande à l'État, et nous sommes des milliers à le demander, qu'il fasse la plus grande clarté sur cette tentative d'assassinat qui est quand même gravissime et qui interpelle énormément", déclare ce vendredi sur BFMTV Marie-Antoinette Maupertuis, autonomiste, et présidente de l'Assemblée de Corse.

"Il y a des caméras de surveillance et personne qui intervient"

Alors qu'Yvan Colonna était particulièrement surveillé en raison de son statut de DPS (détenu particulièrement signalé), il s'est "retrouvé seul pendant plusieurs minutes avec un autre détenu également particulièrement signalé", pointe-t-elle du doigt. "Il se retrouve seul, il est étouffé, il y a des caméras de surveillance et personne qui intervient", lance-t-elle.

Elle rappelle également que la colère exprimée par une partie des Corses ces derniers jours vient aussi du fait que les trois condamnés à perpétuité dans l'affaire du préfet Erignac demandent depuis plusieurs mois à être emprisonnés en Corse. Yvan Colonna était détenu à Arles (Bouches-du-Rhône), Pierre Alessandri et Alain Ferrandi le sont à Poissy (Yvelines).

"Je rappelle que les autres détenus sont libérables depuis maintenant 5 ans, ils ont été condamnés à perpétuité avec une peine de sûreté incompressible de 18 ans. Depuis 2017, ces hommes auraient pu être rapprochés en Corse voire être libérés", sous contrôle judiciaire, lance Marie-Antoinette Maupertuis. Aujourd'hui, elle demande "le rapprochement immédiat, voire la libération Pierre Alessandri et Alain Ferrandi".
Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV