BFMTV
Police-Justice

Yvan Colonna dans le coma après avoir été étranglé: ce que l'on sait de son agression

Le berger corse, condamné à la réclusion à perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, a été agressé par un autre détenu dans la prison d'Arles.

Yvan Colonna a été violemment agressé, ce mercredi matin, dans une salle de musculation de la prison d'Arles où il purgeait sa peine de réclusion criminelle à perpétuité. Il a été agressé par un autre détenu, un homme de 36 ans. Hospitalisé à l'hôpital d'Arles, il a été transféré dans la soirée vers un établissement marseillais.

• Une violente agression

Il a été victime "d'une strangulation à mains nues puis d'un étouffement", selon les premiers éléments de l'enquête communiqués par le procureur de Tarascon (Bouches-du-Rhône).

Les deux hommes ont été séparés par un surveillant pénitentiaire. Mais à l'arrivée de ce dernier, Yvan Colonna avait "un pouls très faible", selon l'une de nos sources.

"Les secours internes ont prodigué un massage cardiaque moins de 3 minutes après l'alerte, a détaillé le procureur de Tarascon. À l’arrivée des pompiers puis du SMUR, Yvan Colonna était médicalisé sur place alors qu’il se trouvait en arrêt cardiaque et respiratoire. Les réanimateurs parvenaient à relancer l’activité cardiaque. À ce stade, le mobile de l'agression est inconnu. Aucun incident en détention n'avait été signalé entre le détenu et la victime", a poursuivi le procureur de la République.

• L'agresseur, radicalisé et ancien combattant en Afghanistan

Le détenu radicalisé qui a agressé Yvan Colonna avait été condamné à une peine de neuf ans de prison pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste.

Il était connu pour avoir fait la guerre en Afghanistan et avait notamment passé deux ans dans la prison de Bagram, gérée sur le sol afghan par les Américains. Il bénéficiait du statut "d'auxiliaire", selon des sources concordantes. Raison pour laquelle il a pu croiser Yvan Colonna dans la salle de musculation ce mercredi.

Le suspect a été placé en garde à vue et une enquête pour "tentative d'assassinat" a été ouverte, confiée à la brigade criminelle de la direction zonale de la police judiciaire Sud.

• Colonna réclamait son transfert vers une prison corse

Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, Yvan Colonna n'a jamais reconnu les faits. Il a toujours prétendu qu'il n'avait "tué personne" durant sa vie. Condamné sans période de sûreté, il était éligible depuis 2021 à une libération conditionnelle, même si, selon ses avocats, il n'avait aucune chance de l'obtenir.

Dans les faits, Yvan Colonna était toujours considéré par l'administration pénitentiaire comme un "détenu particulièrement surveillé" (DPS). C'est en raison de ce statut qu'il ne pouvait pas être transféré à la prison de Borgo (Haute-Corse) pour se rapprocher de sa famille. L'établissement de Borgo n'est pas prévu pour accueillir des détenus particulièrement surveillés. Chaque année, comme le prévoit la procédure, les avocats d'Yvan Colonna faisaient une demande pour que soit levé son statut de DPS afin, in fine, de pouvoir être transféré en Corse. Mais chaque année, la justice le refusait.

Dans un communiqué transmis ce mercredi soir par son avocat, la famille d'Yvan Colonna juge que ces refus de répondre aux demandes de tranfert reposent sur "des motifs essentiellement politiques".

• Colonna entre la vie et la mort

Selon nos informations, à l'heure de ce récapitulatif, Yvan Colonna est toujours dans un état critique, entre la vie et la mort.

"Il a été transféré en début de soirée dans un hôpital de Marseille", a indiqué à BFMTV Sylvain Cormier, l'un de ses avocats. "Il est dans ce qu'on appelle un coma post-anoxique, a complété Emmanuel Mercinier-Pantalacci, un autre de ses avocats. C'est à dire que son cerveau a été privé d'oxygène."
Vincent Vantighem avec Hugues Garnier