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Police-Justice

Agression d'Yvan Colonna: les manifestations continuent en Corse après une nuit "d'émeutes"

Des incidents ont éclaté en fin de journée à Bastia avec des personnes qui jetaient des projectiles sur les forces de l'ordre.

Des manifestations en soutien à Yvan Colonna et contre l'"État français assassin" se sont poursuivies jeudi en Corse, au lendemain d'une nuit "d'émeutes" qui a vu le palais de justice d'Ajaccio pris pour cible, huit jours après l'agression en prison du militant indépendantiste.

Jeudi matin, environ 400 lycéens s'étaient rassemblés derrière une banderole "Per Yvan, Statu francesu assassinu" (Pour Yvan, Etat français assassin: NDLR) certains, visages masqués et armés de raquettes de tennis, prêts à en découdre avec les forces de l'ordre. Mais une dizaine d'adultes se sont interposés, parvenant à empêcher les heurts, a constaté une journaliste de l'AFP.

La sous-préfecture de Corte visé par des tirs

Si cette manifestation à Ajaccio s'est terminée rapidement dans le calme, des incidents ont éclaté en fin de journée à Bastia avec des trentaines de personnes qui jetaient des projectiles sur les forces de l'ordre, qui répliquaient avec des gaz lacrymogènes, selon un correspondant de l'AFP sur place.

D'après la préfecture de Haute-Corse, des cocktails molotov, des pavés descellés ou encore des bombes agricoles ont été lancées en direction de la police, pendant plus de 3 heures.

À Corte, "en marge d'un rassemblement pacifique" selon les autorités, "une quinzaine d'individus violents s'en sont pris à la sous-préfecture", eux aussi avec des projectiles. Les manifestations ont été dispersées en milieu de soirée, et n'ont pas fait de blessés.

"Il faut que les manifestations gardent un tour pacifique", a estimé jeudi soir sur Francetv Info Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de Corse: "Mais le meilleur moyen de désamorcer cette violence c'est de créer des conditions politiques qui permettront à la colère et l'indignation de retomber".

De violents heurts la nuit dernière à Ajaccio et Bastia

Depuis qu'Yvan Colonna, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, est dans le coma, après avoir été agressé le 2 mars dans sa prison d'Arles par un codétenu emprisonné pour terrorisme, les manifestations se sont multipliées dans l'île à l'appel d'étudiants, de lycéens, d'organisations nationalistes ou de syndicats.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, la colère était montée d'un cran, avec des heurts violents entre certains manifestants et les forces de l'ordre à Ajaccio, Calvi (Haute-Corse) ou encore Bastia. Au moins 14 personnes ont été blessées à Ajaccio, 23 CRS et trois civils à Bastia, selon les préfectures.

H.G. avec AFP