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Police-Justice

Bloquées à Roissy, une mère et ses filles assurant fuir la guerre en Ukraine autorisées à entrer en France

Une voyageuse à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle pendant une grève des aiguilleurs du ciel, le 16 septembre 2022 près de Paris

Une voyageuse à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle pendant une grève des aiguilleurs du ciel, le 16 septembre 2022 près de Paris - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP

La famille arrivée par un vol en provenance d'Égypte a finalement pu entrer sur le sol français après avoir passé quatre jours coincées dans l'aéroport parisien.

Une mère et ses deux enfants, retenus depuis quatre jours à l'aéroport de Roissy, ont été libérés et autorisés vendredi à entrer sur le sol français par la justice, a appris l'AFP de sources concordantes.

L'imbroglio, qui intervient un an jour pour jour après le début de la guerre en Ukraine, n'a toutefois pas été complètement démêlé par la juge des libertés et de la détention (JLD) qui a statué vendredi après-midi dans l'annexe du tribunal de Bobigny accolé à l'aéroport parisien, où la famille s'est présentée mardi à la descente d'un vol en provenance d'Égypte.

Une libération décidée pour la santé des enfants

En effet, la juge n'a pas tranché la question de la nationalité de la famille mais en a ordonné la libération car il a estimé "que les enfants ne peuvent pas rester en zone d'attente aussi longtemps", a expliqué Me Issou Keita, avocat de la famille placée quatre jours dans cette zone aéroportuaire où sont retenus les étrangers auxquels la police aux frontières refuse l'entrée.

La mère de famille assure avoir fui les bombardements

"Vous avez présenté un certain nombre de documents. L'examen a révélé qu'ils étaient contrefaits", avait expliqué plus tôt vendredi lors de l'audience la JLD Sarah Massoud.

"Les actes de naissance sont les seules choses que j'ai pu prendre" en fuyant la ville de Kharkiv, lui avait répondu Marina, accompagnée de ses deux filles de 10 et 14 ans.

Devant la juge, la mère de famille, qui explique être passée par la Moldavie, Chypre puis Le Caire, assure avoir fui les bombardements en Ukraine il y a un an.

Leur libération est "une très bonne nouvelle" car "le doute aurait dû profiter à cette famille tout de suite", s'est félicitée Laure Palun, directrice de l'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), qui l'a accompagnée plusieurs jours en zone d'attente.

110.000 Ukrainiens installés en France en un an

"Enfermer une famille ukrainienne en plein anniversaire du début de la guerre, ça interroge sur la diminution de la vigilance dans la prise en charge des Ukrainiens dès la frontière", s'est toutefois inquiétée la responsable associative.

Désormais autorisée à entrer sur le sol français, la famille pourra se rendre dans un centre d'accueil réservé aux Ukrainiens et il reviendra à la préfecture d'"évaluer s'il faut lui attribuer la protection temporaire" attribuée à ces déplacés. Après un an de conflit, près de 110.000 Ukrainiens se sont installés en France, essentiellement des femmes et des enfants.

L. D. avec AFP