Affaire Palmade: comment vont les blessés? Le conducteur du second véhicule donne de leurs nouvelles

Les trois passagers du véhicule percuté par Pierre Palmade lors de son accident sur une route départementale de Seine-et-Marne, le 10 février, sont tous sortis de l'hôpital. Mais ils gardent de lourdes séquelles.

Cinq mois après l'accident de voiture causé par Pierre Palmade, sous l'emprise de stupéfiants, Yuksel Yakut prend la parole pour la première fois ce mercredi sur BFMTV. L'homme de 38 ans, conducteur du second véhicule, donne à cette occasion des nouvelles de l'état de santé de son fils et de sa belle-sœur, eux aussi grièvement blessés le 10 février dernier.

Le conducteur, Yuksel, "souffre toujours"

Au volant lors de la collision frontale, Yuksel Yakut a été gravement blessé. Hospitalisé en urgence le soir de l'accident, il vient tout juste de sortir de l'hôpital Beaujon de Clichy (Hauts-de-Seine) après plusieurs semaines de coma artificiel. Le père de famille a subi six opérations, en raison d'un grand nombre de fractures: il a notamment eu les genoux, les épaules et la main gauche cassée.

"Bientôt, je vais avoir bientôt une 7e opération. Vous savez combien de vis, j’ai dans le corps? 48! Aujourd’hui, mon corps ne fonctionne plus qu’à moitié", explique-t-il.

Interrogé par BFMTV, il raconte ses longues semaines de souffrance: "J’ai passé des moments très difficiles, très douloureux. Et d’ailleurs, je souffre toujours. J’ai tout le temps mal au bras gauche parce que le sang circule mal", décrit-il, ajoutant qu'il lui sera sans doute "impossible" de "retravailler un jour".

"Avant, j'avais une belle vie. Maintenant, elle est catastrophique et je suis sûr qu’elle ne redeviendra jamais comme avant", a poursuivi Yuksel Yakut.

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Son fils Devrim "n'est plus le même"

Son fils de 6 ans, Devrim, qui se trouvait à l'arrière du véhicule au moment de la collision, a lui aussi été gravement blessé. Il a pu quitter l'hôpital Necker le 28 février après être sorti du coma quelques jours auparavant. Il a eu la mâchoire cassée après avoir reçu un choc à la tête, et éprouvait à sa sortie d'hôpital des difficultés à parler, boire et s'alimenter. Ses bras et pieds pouvaient malgré tout bouger.

Lors de l'interview du petit garçon par BFMTV le 21 mars dernier, sa famille avait indiqué que l'enfant, qui ne pouvait pas encore avaler d'aliments trop durs ou boire des boissons acides, devait prochainement subir une nouvelle opération de la mâchoire.

Si physiquement, l'enfant peut se déplacer sans difficulté - il a d'ailleurs repris l'école - psychologiquement, Devrim "n'est plus le même", a expliqué Yuksel Yakut: "Avant, il était sociable, il jouait, il était hyperactif. Maintenant, il ne parle à plus personne. Quand il est dans la rue, il a peur alors il ne veut plus sortir."

"Dès que quelqu’un parle de l’accident, il s’enferme dans sa chambre", a raconté le papa de Devrim.

"Cet accident va le marquer à vie", déplore Yuksel Yakut. D'autant que le petit garçon a des cicatrices sur le visage, qui vont "lui rappeler toute sa vie ce qu’il a vécu". "C’est le pire dans tout ça, il n’oubliera jamais", ajoute-t-il.

Sa belle-sœur Mila "ne va pas bien du tout"

Mila, la belle-sœur de Yuksel Yakut, qui se trouvait à l'avant côté passager lors de la collision, a elle aussi quitté l'hôpital fin février. Enceinte de plus de 6 mois, elle avait été évacuée en hélicoptère pour subir une césarienne d'urgence. Malgré l'intervention des médecins, elle avait perdu son bébé, une petite fille qui devait naître en mai.

"Mila, ma belle-sœur, elle ne nous dit pas ce qu’elle ressent. Mais moi, je vois bien qu'elle est très triste. Surtout quand elle voit des enfants! Elle ne va pas bien du tout", a raconté Yuksel Yakut.

Dans ce dossier, toute la question est aussi de savoir si le fœtus de la passagère était "vivant et viable" au moment de sa naissance ou s'il est décédé in utero - ce qui changerait la qualification pouvant être retenue contre Pierre Palmade.

Le premier examen médico-légal sur ce fœtus réalisé le soir de l'accident avait conclu qu'il était bien né "viable et vivant". Les analyses montraient qu'il avait vécu une grosse demi-heure. Mais l'autopsie réalisée par la suite a conclu au contraire. Des analyses complémentaires doivent être réalisées.

Juliette Pellerin et Théo Touchais avec Manon Aublanc