Affaire Joël Guerriau: le député Luc Geismar, proche de Sandrine Josso, exprime sa "colère"

Le député de Loire-Atlantique a raconté sur BFMTV comment Sandrine Josso avait fait appel à lui en quittant le domicile de Joël Guerriau, qu'elle accuse de l'avoir droguée à son insu.

"C'est une bien triste histoire." Invité sur BFMTV ce lundi 20 novembre, Luc Geismar, député Modem de Loire-Atlantique, a exprimé la "colère" qu'il ressent envers le sénateur Joël Guerriau, accusé par la députée Sandrine Josso de l'avoir droguée en vue de l'agresser sexuellement.

"Pour elle, depuis le départ, c'était très clair" qu'elle avait été droguée, a-t-il déclaré assuré sur notre antenne.

"Palpitations" et "sueurs"

La députée de Loire-Atlantique a raconté sur France 5 être allée "en confiance" et "en toute amitié" fêter la réélection de son collègue sénateur, élu dans le même département. "Un ami depuis dix ans" dont elle s'étonne de "l'insistance" à trinquer plusieurs fois au champagne - dont le goût "sucré" la surprend - tout en jouant avec le variateur d'éclairage du salon.

Prise de "palpitations" et de "sueurs", elle voit alors son hôte ranger "un sachet blanc sous le plan de travail" de sa cuisine - de l'ecstasy, que les policiers retrouveront au même endroit lors d'une perquisition.

La stupeur autour de ce sénateur soupçonné d'avoir drogué une députée

19:26

"Là, je comprends", mais "j'étais déjà sous l'effet de la drogue, mes jambes tremblaient", a-t-elle poursuivi. Pour s'extirper du piège, elle commande un taxi et s'aperçoit que son hôte la suit "dans l'ascenseur, dans la cour, jusqu'au taxi".

C'est à cet instant qu'elle a appelé son collègue et ami Luc Geismar, qui connaît également Joël Guerriau. "Elle me dit d’emblée: 'j'ai été droguée'", s'est-il rappelé. "À ce moment-là, je pense qu’elle a fait une rupture d'anévrisme ou un AVC et qu'elle est dans une situation où tout est confus."

De la peur jusqu'à l'hôpital

Lors de sa première réaction publique, Sandrine Josso a annoncé souffrir d'un stress post-traumatique. "La conséquence de tout ça, c'est le stress post-traumatique et ça c'est insupportable. Je sursaute tout le temps", a-t-elle assuré.

Des propos appuyés par une "anecdote douloureuse" de Luc Geismar. À son arrivée à l'hôpital Lariboisière, où Sandrine Josso a été transportée, le député montre sa carte de parlementaire à l'accueil et la laisse au personnel qui l'amène à l'élue pour qu'elle lui permette d'accéder à sa chambre. "Quand elle a vu une carte bleu-blanc-rouge, elle a pris peur car elle pensait que c’était le sénateur", a-t-il confié.

Depuis, la députée a porté plainte et Joël Guerriau a été mis en examen vendredi pour "administration à l'insu de (Sandrine Josso) d'une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes afin de commettre un viol ou une agression sexuelle", ainsi que "détention et usage de substances classées comme stupéfiants.

D'après l'avocat du sénateur, Joël Guerriau aurait donné sans le savoir un "euphorisant" à son amie depuis une dizaine d'années. Il aurait voulu se le servir la veille, alors qu'il était "très éprouvé à la suite de sa campagne (pour les sénatoriales, NDLR) mais aussi pour des raisons personnelles".

Une défense largement contestée par la sphère politique et qualifiée de "rocambolesque" par le proche de Sandrine Josso. "Soyons sérieux", a-t-il lancé.

Théo Putavy