"J'ai cru mourir": les premiers mots de Sandrine Josso depuis sa plainte contre Joël Guerriau

La députée Sandrine Josso s'est exprimée pour la première fois depuis sa plainte contre le sénateur Joël Guerriau, qu'elle accuse d'avoir voulu la droguer à son insu. Il a depuis été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

Une première prise de parole "difficile". Ce lundi 20 novembre, la députée Sandrine Josso, qui accuse Joël Guerriau de l'avoir droguée à son insu, a pris la parole sur France 5 pour donner sa version de la soirée du 14 novembre dernier, au domicile de son collègue parlementaire et ami.

"J'ai cru mourir d’une crise cardiaque. J’ai cru mourir, car je pensais qu’il allait abuser de moi. Dans l’ascenseur, je ne tenais plus debout", s'est rappelée l'élue de Loire-Atlantique.

"Pas dans son état normal"

Mis en examen vendredi soir, le banquier de profession, sénateur depuis 2011, est soupçonné d'avoir drogué dans la nuit de mardi à mercredi à son insu la députée MoDem Sandrine Josso en vue de l'agresser sexuellement, accusations démenties par son avocat. Il est également mis en examen pour "usage et détention de stupéfiants".

La stupeur autour de ce sénateur soupçonné d'avoir drogué une députée

19:26

Selon la députée, les deux parlementaires devaient fêter la réélection du sénateur. "J'étais dans le salon, il était dans la cuisine. Il m’a servi une coupe de champagne, a-t-elle confié. J'ai trouvé que le champagne n’avait pas le même goût que d’habitude. Je trouvais ça étrange qu’il veuille qu’on trinque pour que je boive vite."

Très vite, Sandrine Josso se dit "sous l'effet de la drogue" et a "un instinct de survie". "Mes jambes tremblaient. J'ai pris mon téléphone et j’ai appelé un taxi." À cet instant, Joël Guerriau l'aurait suivie: "J'étais en panique. Il me suit dans l’ascenseur, il me suit dans la cour, il me suit jusqu’au taxi."

"Je ne sais pas ce qui lui est arrivé. Il n’était pas dans un état normal", a-t-elle remarqué.

D'après la défense du sénateur, Joël Guerriau aurait donné sans le savoir un "euphorisant" à son amie depuis une dizaine d'années. Il aurait voulu se le servir la veille, alors qu'il était "très éprouvé à la suite de sa campagne (pour les sénatoriales, NDLR) mais aussi pour des raisons personnelles"

Un stress post-traumatique et l'envie de "sensibiliser"

Depuis sa sortie de l'hôpital Lariboisière, où elle a passé la nuit, Sandrine Josso a annoncé souffrir d'un stress post-traumatique. "La conséquence de tout ça c'est le stress post-traumatique et ça c'est insupportable. Je sursaute tout le temps", a-t-elle assuré.

C'est pourquoi la députée souhaite désormais combattre "ce fléau" de la soumission chimique. "On ne peut plus détourner le regard. C'est juste plus possible", a-t-elle déploré.

Sandrine Josso veut "enjoindre le gouvernement à faire quelque chose par rapport à ce fléau qui est partout dans notre société et surtout sensibiliser".

Théo Putavy