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Affaire Hedi: après la remise en liberté du policier mis en cause, le jeune homme dénonce "une forme d'injustice"

Le policier marseillais en détention provisoire pendant 40 jours, auteur du tir de LBD qui aurait grièvement blessé Hedi, a été libéré ce vendredi. Le jeune homme dénonce "une forme d'injustice", alors que le fonctionnaire a admis le tir.

Il se dit "très déçu". Heidi, grièvement blessé en juillet par un tir de LBD en marge des émeutes à Marseille, a réagi ce samedi sur BFMTV à la remise en liberté du fonctionnaire qui a avoué l'avoir visé.

"Ça va un peu mieux. Sur le plan psychologique, avec la décision qu'il y a eu hier, ça a mis un coup", a commenté le jeune homme, dénonçant "une forme d'injustice". "Je me dis qu'on lui donne l'occasion de sortir, alors qu'il a avoué après tellement de mensonges (...) ce n'est pas honnête", a-t-il ajouté.

"On ne peut pas avoir peur de moi"

Hedi, 22 ans, a réaffirmé qu'il ne participait pas aux émeutes la nuit où il a été blessé et a expliqué ne "pas voir ce que le policier a vu". "On ne peut pas avoir peur de moi, je suis gentil, je n'ai fait aucun geste menaçant, je n'ai rien jeté."

Selon le récit d'Hedi, quatre policiers de la BAC l'auraient passé à tabac et laissé pour mort, après l'avoir touché d'un tir de LBD à Marseille en marge des émeutes, provoquées par la mort du jeune Nahel, dans la nuit du 1er au 2 juillet. "Des accusations que je maintiens", a-t-il ajouté ce samedi.

Grièvement blessé cette nuit-là, le jeune homme a vu une partie de son crâne amputé après les interventions chirurgicales qu'il a subies. Son audition, "débutée à l'hôpital", a dû être interrompue à cause de son état de santé, et se poursuivra "mercredi prochain".

"Mon neurochirurgien pense que ça va (...) il a pu programmer la prochaine opération", qui consistera à remettre la partie manquante de son crâne, a détaillé le jeune homme, qui reste toutefois diminué par les séquelles de ses blessures. "J'ai de temps en temps de la paralysie, ce n'est pas évident, mais il y a une possibilité que ça ne reste pas à vie", a-t-il expliqué.

Le policier placé sous "contrôle judiciaire"

Le policier marseillais, mis en examen pour violences volontaires aggravées sur le jeune homme, a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire ce vendredi, après 40 jours de placement en détention provisoire.

Il est désormais placé "sous contrôle judiciaire" et a interdiction d'exercer sa profession, a précisé dans un communiqué la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens. La décision d'envoyer derrière les barreaux ce policier auteur du tir de LBD qui aurait grièvement blessé Hedi, avait provoqué la colère de nombre de ses collègues à travers la France.

"Hedi est consterné", avait réagi ce vendredi soir l'avocat d'Hedi sur BFMTV, "il a l'impression qu'il y a de la part des juges, pas de la complaisance, mais un manque de prise en compte de la gravité des faits".

Dans cette affaire, quatre policiers de la BAC de Marseille ont été mis en examen, pour violences volontaires aggravées par trois circonstances, le fait d'avoir été commises en réunion, avec usage ou menace d'une arme et par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de leurs fonctions.

Fanny Rocher