Affaire Hedi à Marseille: Mediapart dévoile de nouvelles images de vidéosurveillance

Plusieurs séquences dévoilées par Médiapart montrent les policiers tirer au LBD en direction du jeune homme avant de le frapper à plusieurs reprises et de l'insulter. C'est sur la foi de ces images qu'ils ont été mis en examen pour "violences volontaires aggravées."

Ce lundi, Médiapart a publié des images de vidéosurveillance inédites de la nuit du 1er au 2 juillet, celle au cours de laquelle le jeune Hedi a grièvement été blessé et défiguré par un tir de LBD à Marseille en marge des émeutes provoquées par la mort du jeune Nahel. Depuis les faits, le jeune homme n'a cessé d'accuser quatre policiers de l'avoir passé à tabac après ce tir.

Coups et insultes

C'est sur la base de ces vidéos que les quatre officiers ont été mis en examen pour "violences volontaires aggravées", le 20 juillet dernier. L'un d'entre eux a passé quarante jours en détention avant de retrouver la liberté.

Ces images, d'abord floues, montrent Hedi en compagnie d'un ami dans une rue marseillaise cette nuit-là. Tous deux partent en courant à la vue des policiers et diront plus tard à l'IGPN avoir eu peur de ceux-ci, rappelle Médiapart.

Un policier tire au LBD en sa direction, le jeune homme s'écroule, est relevé par un agent, et amené à l'angle de la rue où une autre caméra a filmé la scène.

Sur cette séquence bien plus nette, il est possible de voir les policiers s'en prendre physiquement à Hedi alors que celui-ci est déjà blessé par le tir de LBD. Un officier le frappe d'une balayette et, au sol, Hedi est la cible de nombreux coups et d'insultes. Tout au long de cette scène, la commandante de l'unité est présente à proximité, ajoute Médiapart.

"Je suis heureux que cette vidéo soit sortie (...) La vérité est enfin révélée, ça prouve mon innocence", a réagi Hedi auprès de BFM Marseille.

Pourquoi quatre policiers sont-ils mis en examen à Marseille ?

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Le jeune homme, qui se fera prochainement opérer de l'œil, a ajouté: "Depuis la sortie de ces images ce lundi soir, je suis soulagé et même très heureux. La vidéo montre bien à tout le monde que c'est une tentative de meurtre à mon encontre. J'ai toujours dit la vérité. J'espère maintenant que l'affaire va passer en criminelle."

Darmanin soutient ses troupes

Interrogé sur ces nouveaux éléments ce mardi matin sur Franceinfo, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a botté en touche, rappelant qu'il ne souhaitait pas "commenter une affaire en cours."

"Je rappelle l’innocence présumée des policiers et je renouvelle mon soutien à la police", a-t-il laconiquement rappelé.

Début septembre, peu après la remise en liberté du policier soupçonné d'avoir tiré en direction du jeune homme, Me Pierre Gassend, l'avocat de l'officier, avait assuré sur BMTV que son client "n'a jamais voulu le blesser grièvement."

""Il est important d'indiquer que la remise en liberté de mon client a pu être effective sur la base de ses seules déclarations, corroborées par l'enquête. L'engagement du tir a été fait de manière opportune et dans un cadre réglementaire puisque le LBD est une arme de défense", avait ajouté l'homme de loi.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV