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Police-Justice

Affaire Grégory: "Bernard Laroche est innocent", clame sa veuve Marie-Ange

Plus de trente ans après la mort du petit Grégory, Marie-Ange Laroche s'est exprimée dans "Affaire suivante" sur BFMTV ce dimanche. L’épouse de Bernard Laroche, tué par Jean-Marie Villemin en 1985, a clamé l'innocence de son mari, et a nié toute pression sur Murielle Bolle pour qu'elle modifie ses déclarations.

Marie-Ange Laroche sort du silence. La veuve de Bernard Laroche et soeur de Murielle Bolle s'est exprimée ce dimanche pour la première fois sur BFMTV, en compagnie de son avocat Me Gérard Welzer, près de 34 ans après la mort de Grégory.

"Bernard est innocent, je le soutiendrai jusqu'à ma mort"

Sur le plateau de l'émission "Affaire suivante", elle a défendu bec et ongle son mari, dénonçant un "acharnement" sur lui.

"A chaque rebondissement on croit toujours qu'on va trouver la vérité. Mais en fait je m'aperçois que c'est un acharnement sur Bernard. Il a été innocenté et assassiné, donc ça suffit", s'agace-t-elle. "Je n’ai jamais eu de doute, je sais que ce n’est pas lui. Bernard est totalement innocent, et je soutiendrai qu'il l'est jusqu’à ma mort".

Marie-Ange Laroche a raconté le moment de l'assassinat de son mari, le 29 mars 1985, par le père du petit Grégory, Jean-Marie Villemin, qui le tenait pour meurtrier malgré sa libération deux mois plus tôt.

"J'étais devant la porte, Bernard était derrière moi, notre fils Sébastien était derrière la porte", reconstitue-t-elle. "Je venais d'annoncer à Bernard que j'attendais un nouveau bébé. On descend de la voiture. Bernard enclenche la porte du sous-sol pour entrer, moi je descends. Au même moment où je veux descendre au sous-sol, j'ai entendu des pas lourds, quelqu'un qui sautait", se souvient-elle.
"Je me suis retournée et c'était Villemin qui brandissait le fusil. Il y a eu un dialogue, pas très long. A un moment donné Bernard a répondu 'je te jure Jean-Marie je te comprends, mais ce n'est pas moi qui ai tué ton gosse'. Moi j'étais devant Bernard, j'ai fait un mouvement, et au même moment il a tiré. Donc j'ai vu Bernard mettre les mains sur la poitrine et tomber en arrière", raconte-t-elle.

"Il n'y a eu aucune violence sur Murielle"

Elle est également revenue sur la soirée du 5 novembre 1984, la veille du changement de version de sa soeur Murielle Bolle, qui accusait jusque-là Bernard Laroche. La famille de Murielle Bolle est soupçonnée d'avoir maltraité la jeune fille pour qu'elle revienne sur son témoignage. 

"Cette soirée j'étais en garde à vue. Quand j'en suis sortie je suis passée dans notre maison, puis je suis redescendue chez mes parents vers 20 heures. Il y avait ma soeur Marie-Thérèse, son mari Jean-Claude, mes parents, mon frère, Murielle et moi", explique-t-elle.
"Il ne s'est rien passé du tout. J'ai juste demandé à deux reprises à Murielle 'qu'est-ce que tu as dit?'. Elle m'a juste répété 'les gendarmes m'ont dit de ne rien dire'. Donc il n'y a rien eu d'autre. Il n'y a eu aucune violence, aucune pression. Ensuite elle est partie chez ma soeur où elle a passé la nuit."

Marie-Ange Laroche a démenti les récentes déclarations du cousin de Murielle Bolle, qui soutient que la jeune fille a été violentée ce soir-là.

"Il n'était pas là. Je ne sais pas pourquoi il a dit ça", s'interroge-t-elle. "On l'aurait soit disant frappée, on lui aurait arraché des poignées de cheveux d'après lui. Sur les images de Murielle le lendemain, est-ce que vous voyez qu'il lui manque des cheveux? Vous voyez des bleus? Il n'y a rien eu, aucune pression", soutient-elle.
Céline Penicaud