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Police-Justice

Affaire Grégory: Marie-Ange Laroche lance un appel à Emmanuel Macron

DOCUMENT BFMTV - Depuis 32 ans, Marie-Ange Laroche clame l'innocence de son mari dans le meurtre de Grégory Villemin. Alors que la justice étudie de près un scénario impliquant plusieurs responsabilités, la veuve de Bernard Laroche et soeur de Murielle Bolle a adressé un courrier à Emmanuel Macron pour dénoncer les "dérives" supposées de l'enquête.

Elle s'y attend depuis quelques jours. Il ne fait peu de doutes que Marie-Ange Laroche sera entendue par les gendarmes après les derniers rebondissements de l'affaire Grégory. Jacqueline et Marcel Jacob, mis en examen, Murielle Bolle, mise en examen et écrouée. Grégory Villemin pourrait avoir été enlevé et tué, le 16 octobre 1984, par plusieurs personnes. 32 ans après les faits, la veuve de Bernard Laroche, suspect numéro 1 à l'époque, ne veut pas croire à cette théorie et adresse un courrier au président de la République Emmanuel Macron pour dénoncer, selon elle, les dérives de l'enquête.

"J’ai confiance en le président. Je lui explique l’acharnement qu’il y a sur Bernard [Laroche]. S’il a un pouvoir, il faut que ça s’arrête. Qu’on laisse Bernard se reposer", confie, dans un sanglot, Marie-Ange Laroche à BFMTV.

Aucun rôle

Cette femme de 61 ans ne veut plus que son visage apparaisse dans les médias. Dans ce courrier, rédigé avec son avocat, Marie-Ange Laroche, déplore que "la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Dijon a malheureusement porté atteinte régulièrement et dramatiquement à la mémoire de mon époux et à ma famille". Elle regrette qu'une "seule piste" a été "fouillée et ce au mépris de tout le reste du dossier et de tous les principes de notre République."
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Depuis 32 ans, Marie-Ange Laroche défend l'innocence de son mari tué en 1985 par Jean-Marie Villemin, le père de Grégory. "Bernard n’a eu aucun rôle dans cette affaire, insiste-t-elle. On ne lui a pas laissé le temps de se défendre parce qu'on l'a assassiné." Elle en est convaincue: Bernard Laroche lui a dit toute la vérité. "Je ne sais rien du tout, je n’ai rien à me reprocher, je n’ai rien à cacher", poursuit cette femme, qui se dit "brisée", et répétant alors à nouveau qu'elle ne sait "rien du tout".

"Je résiste pour mes enfants, clame-t-elle en larmes. Ils sont en train de nous briser, de me broyer. Ils nous salissent."

Plus de contact avec Murielle Bolle

Marie-Ange Laroche revient également sur les derniers éléments rendus public ces dernières semaines. Non, elle n'a pas fait pression sur sa soeur, Murielle Bolle, qui avait mis en cause Bernard Laroche pour l'enlèvement de Grégory Villemin, avant de se rétracter. Elle dénonce alors le témoignage du cousin germain, qui a rapporté aux gendarmes des violences qu'aurait subi Murielle Bolle après avoir accablé son beau-frère. "Il n’était pas là, martèle-t-elle. C’est faux, il n’était pas là."

"Le soir de l’arrestation de Bernard, j’ai posé mes mains sur ses épaules, je lui ai dit à deux reprises 'qu’est-ce que tu as dit' mais c’est tout", répète-t-elle. "Elle ne m’a rien répondu, détaille Marie-Ange Laroche. Ma sœur et mon beau-frère l’ont emmenée chez eux."

Selon son témoignage, ce soir-là, Marie-Ange Laroche était chez ses parents avec sa soeur, son beau-frère et Murielle Bolle. Sa mère aurait alors insisté pour que sa troisième fille emmène l'adolescente de 15 ans, à l'époque, à son domicile. Depuis, les deux soeurs, Marie-Ange et Murielle, ne se sont plus revues, à l'exception d'une rencontre par hasard dans un magasin où elles se sont échangées un simple "bonjour". 

J.C. avec le service police-justice de BFMTV