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"Taisez-vous Elkabbach": le fils de Georges Marchais se rappelle du "respect" entre "deux meilleurs ennemis"

Plus de 45 ans après l'échange mémorable entre Jean-Pierre Elkabbach et Georges Marchais, le fils de l'ancien secrétaire général du Parti communiste français a rendu hommage ce mardi soir au journaliste politique, mort à 86 ans, avec qui son père entretenait une relation conflictuelle mais respectueuse.

Une réplique mythique qui n'a jamais été prononcée. Quelques heures après l'annonce de la mort du journaliste politique Jean-Pierre Elkabbach, Olivier Marchais, fils de l'ancien secrétaire général du Parti communiste, a rappelé ce mardi soir sur BFMTV comment les deux hommes se "respectaient" malgré leurs échanges houleux tout au long de leurs carrières respectives.

Le plus connu remonte à plus de 45 ans en arrière et la soirée du second tour des élection législatives de 1978. Invité sur Antenne 2, Georges Marchais est interrompu par Jean-Pierre Elkabbach et lance: "Vous avez déjà reçu un avertissement de tous les syndicats de journalistes contre le fait qu'on ne peut pas s'exprimer à Antenne 2."

"Ce qui est faux", lui rétorque Jean-Pierre Elkabbach, "il ne faut pas se mêler de problèmes de journalistes, on y répondra quand il le faudra monsieur Marchais". 

"Écoutez Elkabbach, c'est je crois une soirée suffisamment sérieuse... Si vous pensez que ma place n'est pas souhaitable puisque la droite elle a gagné, moi je laisse la place à la droite et je vais ailleurs. On me demande ailleurs, je peux y aller, lui renvoie Georges Marchais avant d'ajouter: Parce que c'est extrêmement désagréable de discuter avec vous. L'information avec vous sur Antenne 2 a du mal à s'exprimer."

Une "proximité" entre les deux hommes

Cet échange - ainsi que d'autres entre Marchais et Elkabbach - ont inspiré l'humoriste Pierre Douglas et son fameux "Taisez-vous Elkabbach!". Une phrase que n'a jamais prononcée le secrétaire général du PCF mais que le journaliste a ensuite repris à son compte pour le titre de l'un de ses livres.

"Les deux avaient à cœur de faire parler l'autre, de s'exprimer, de pouvoir défendre les idées. Mon père disait toujours: 'Quand je passe à la télé, c'est 2000 meetings en une soirée'. On était en face de deux personnes qui se défendaient", s'est rappelé Olivier Marchais sur notre antenne.

Plus de 25 après la mort de son père, il a toutefois ajouté: "Ils s'appréciaient beaucoup. C'étaient peut-être les deux meilleurs ennemis. Il y avait beaucoup de respect entre eux."

Selon lui, "il y a eu une proximité qu'[il a] pu mesurer des années après la disparition de Georges Marchais". Pour illustrer son propos, il a pris l'exemple d'un tweet du journaliste datant de 2015 dans lequel il interpelle le maire de Villejuif dans le Val-de-Marne - département où son père a été député pendant 24 ans - qui veut renommer la place Georges Marchais.

"Ne touchez pas à la Place Georges Marchais! Son nom appartient à l'Histoire politique du pays", avait alors écrit celui qui a marqué l'histoire de la radio et de la télévision française.

Théo Putavy