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Têtes couronnées

George VI, les reines Elizabeth... Avant Charles III, ces maladies taboues de la monarchie britannique

La reine Elizabeth II et le prince Philip en novembre 2007 à Broadlands, dans le Hampshire

La reine Elizabeth II et le prince Philip en novembre 2007 à Broadlands, dans le Hampshire - Fiona HANSON © 2019 AFP

À l'inverse de la communication actuelle, assez transparente malgré quelques zones d'ombres, d'autres rois et reines ont par le passé été soignés pour de graves maladies sans que jamais leur état de santé ne soit dévoilé au grand public.

Une annonce afin "d'éviter les spéculations". Lundi 5 février en fin d'après-midi, Buckingham Palace a annoncé dans un communiqué que le roi Charles III était atteint d'une "forme de cancer", une pathologie découverte pendant son opération de la prostate réalisée il y a une dizaine de jours. Le souverain a commencé un traitement, sans pour autant prévoir de cesser ses activités.

À l'image de son opération pour un problème bénin de la prostate sur laquelle il avait fait preuve de transparence, Charles III a "choisi de partager son diagnostic afin d'éviter les spéculations, et dans l'espoir d'aider le public à comprendre tous ceux qui sont touchés par le cancer dans le monde entier", est-il indiqué dans ce même communiqué.

Les secrets de George VI

Cette manière de communiquer de la part de Buckingham Palace est aux antipodes de ce qui a été fait par le passé, tant la famille royale était réticente à communiquer sur la situation sanitaire de ses membres.

Ces dernières heures, les médias outre-Manche ont rappelé des exemples plus ou moins récents de rois et reines atteints de maladies qui n'ont pas, ou bien plus tard, été dévoilés au grand public. Parmi les exemples les plus connus cités ces dernières heures, celui du roi George VI, père de la reine Elizabeth II.

Les funérailles de George VI, Londres, 1952
Les funérailles de George VI, Londres, 1952 © Sport and General Press Agency Limited / AFP

Décrit dans les colonnes du Telegraph comme étant "un gros fumeur", le souverain, arrivé au pouvoir en 1936 après l'abdication d'Édouard VIII, était atteint par ce qui était communément appelé des "anomalies structurelles", qui lui ont valu l'ablation partielle du poumon gauche en 1951.

En réalité, il était atteint d'un carcinome, une tumeur maligne dont le diagnostic a été caché par les médecins à la population... mais également au roi lui-même.

Après cette opération, le souverain s'était semble-t-il bien porté quelques mois avant de succomber dans son sommeil en février 1952, à l'âge de 56 ans, officiellement d'une "thrombose coronarienne".

Depuis, des scientifiques se sont penchés sur le cas de George VI. Dans une étude publiée en juin 2021, deux scientifiques ont démontré que le carcinome originel situé sur le poumon gauche du patient se serait en fait propagé au poumon droit et causé la mort subite "due soit à une embolie pulmonaire, soit à une hémorragie intra-thoracique massive."

"Personne ne savait qu'il avait un cancer du poumon et certains historiens pensent que lui-même ne le savait pas", confirme l'éditorialiste de Sky News Dominic Waghorn. C'était perçu comme une cause de faiblesse - et cela a persisté jusqu’au 20e siècle", ajoute-t-il confirmant "une rupture significative dans le protocole royal".

Les cancers de la "Reine mère"

Le cas d'Elizabeth Bowes-Lyon, épouse de George VI et reine consort du Royaume-Uni de 1936 à 1952, mais également connue comme la "reine mère", peut également être évoqué. Selon ce même article du Telegraph, la mère d'Elizabeth II a été soignée à plusieurs reprises dans le plus grand des secrets.

En 1966, les médecins lui ont ainsi retiré une tumeur au niveau du côlon, une opération pour laquelle la famille royale avait communiqué en décrivant une simple opération chirurgicale à l'abdomen. Même chose en 1984, lorsqu'elle subit une opération pour retirer une tumeur au niveau de son sein. Cette fois-là, les autorités royales avaient simplement indiqué une hospitalisation pour des "tests."

Elle est finalement morte en 2002 à l'âge de 101 ans. Ces maladies n'ont été révélées qu'en 2009, à la faveur d'une biographie posthume écrite par William Shawcross.

Plus récemment encore, un doute subsiste quant aux réelles causes de la mort d'Elizabeth II en 2022, dans Queen Elizabeth: An Intimate Portrait, une biographie publiée deux mois après sa disparition, Gyles Brandreth révélait que la défunte aurait souffert d'un myélome, une forme rare de cancer des os, peu avant sa mort. Cette information, connue de ses médecins, n'a pas été divulguée au grand public.

Transparence, mais...

Cette volonté de transparence de la part de Buckingham Palace a déjà été observée ces dernières semaines, en particulier lors de l'annonce de l'opération de la prostate de Charles III.

Toutefois, dans le même temps, Kate Middleton a été opérée de l'abdomen, une opération qualifiée de "programmée" par les autorités, mais dont les contours n'ont pas entièrement été dévoilés.

Malgré les efforts de communication, Buckingham Palace utilise en réalité un double langage. Si la pathologie du roi Charles III a bien été révélée, un certain flou l'entoure également. Ainsi, rien n'a, pour l'heure, été communiqué sur le cancer dont souffre le roi, ni sur le traitement qu'il suit.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV