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Une pétition appelle au boycott d'Orelsan pour l'utilisation du terme "mongol" dans son nouvel album

Orelsan dans le clip de "L'Odeur de l'essence"

Orelsan dans le clip de "L'Odeur de l'essence" - Capture d'écran YouTube - Orelsan

Une association qui promeut la musique mongole réclame des excuses publiques pour l'utilisation du mot dans son titre "L'Odeur de l'essence".

Si le dernier album d'Orelsan passe sa troisième semaine au sommet du classement des ventes, son contenu n'a pas plu à tout le monde. Une pétition en ligne appelle au boycott du rappeur en raison de l'utilisation du terme "mongol" de manière péjorative dans le morceau L'Odeur de l'essence, premier single extrait de ce disque intitulé Civilisation sorti le 19 novembre. Lancée par l'association Routes Nomades sur le site Change.org, cette pétition approche des 13.000 signatures.

Les passages de la chanson visés sont les suivants: "On prend des mongols, leur donne des armes / Appelle ça 'justice', s’étonne des drames", puis: "Depuis qu’les mongols sont dev’nus des experts / Entourés d’mongols, l’Empire mongol / On fait les mongols pour plaire aux mongols".

"Le terme 'mongol' définit l’identité culturelle et nationale de tout un peuple", rappelle la structure, qui développe des projets autour de la musique venue de ce pays d'Asie. "Ce nom qui devrait être neutre comme les adjectifs 'français', 'anglais', 'juif', 'inuit' et bien d’autres, est malheureusement encore et toujours en usage en français, connoté d''idiot'."

"Dérivé de l’appellation raciste de la trisomie 21, cette connotation est apparue au XVIIIe siècle", poursuit la pétition. "Si le sens de la chanson renvoie bien ici à une personne idiote, et ne renvoie pas aux gens de nationalité ou d’origine mongole (de Mongolie) son usage reste raciste et discriminatoire."

Nouvelle controverse

Routes Nomades demande à ses signataires de condamner "officiellement cette chanson" et de faire "pression sur les médias" pour ne plus la diffuser. Elle appelle également à la déprogrammation d'Orelsan des salles et des festivals où il doit se produire tant qu'il n'aura pas présenté des excuses publiques et retiré "la partie insultante de sa chanson".

D'autres textes d'Orelsan ont été pointés du doigt par le passé pour leur caractère misogyne: Sale Pute et Saint-Valentin. En février 2016, il avait été relaxé au terme d'un troisième procès, après des années d'une bataille judiciaire qui l'a opposé à des associations féministes. Les magistrats avaient estimé qu'"une écoute exhaustive et non tronquée de ses chansons permet de réaliser qu'Orelsan n'incarne pas ses personnages."

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV