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"Elle faisait partie du paysage": l'émotion des Français après la mort de Jane Birkin

La disparition de la plus française des chanteuses britanniques n'a pas laissé les Français indifférents, comme en témoignent quelques réactions recueillies par BFMTV.

Quelques heures à peine après l'annonce de la mort de Jane Birkin, retrouvée sans vie à son domicile parisien à 76 ans, la vague d'émotion déferle. Après les nombreuses réactions de personnalités culturelles et politiques, ce sont les Français qui réagissent au micro de BFMTV pour décrire ce que cette icône britannico-française représentait dans le paysage hexagonal.

"On a tellement eu l'habitude de la voir et de l'entendre qu'elle fait partie de la culture française… peut-être plus qu'anglaise même", déclare ainsi Stéphane, croisé à Paris.

Née le 14 décembre 1946 à Londres, c'est dans son pays d'origine qu'elle entame une carrière de comédienne. Elle se fait remarquer à la fin des années 1960 grâce au film Blow Up de Michelangelo Antonioni, sacré Palme d'or à Cannes en 1967.

Très vite, la suite de l'aventure s'écrit en France. Repérée par le cinéaste Pierre Grimblat, elle le suit à Paris pour jouer dans son film Slogan l'année suivante. À l'époque, elle vient de se séparer du compositeur John Barry, avec qui elle a eu une fille, Kate. C'est sur ce tournage qu'elle recontre Serge Gainsbourg, qui fera d'elle l'une des chanteuses les plus emblématiques des années 1970.

"Elle restait fidèle à Gainsbourg en chantant ses chansons"

Les deux artistes partagent leur vie pendant dix ans, au cours desquels ils ont une fille, Charlotte. Leur idylle s'arrête en 1980, mais Gainsbourg continuera à lui écrire des chansons jusqu'à sa mort en 1991, et Jane Birkin les chantera jusqu'à la sienne.

"Le fait qu'elle reste fidèle à Gainsbourg en chantant ses chansons, c'était extraordinaire, souligne Marie-José. Elle chantait d'une façon sincère et déterminée. Quand elle a fait Je t'aime... mon non plus, c'était quand même une révolution."

Extraite de l'album Jane Birkin- Serge Gainsbourg, un album écrit par ce dernier et sorti en 1969 sur lequel les deux artistes se partageaient les pistes, cette chanson leur offre à tous les deux un succès planétaire au parfum de scandale. Ce titre langoureux parcouru de râles amoureux a été condamné par le Vatican.

"Je t'aime... moi non plus, c'était une chanson que j'avais entendue quand j'avais 15 ans", se souvient Hania, témoin du rayonnement international de cette chanson: "Je suis d'origine polonaise et je l'avais entendue en Pologne, c'était une chanson importante pour notre génération."

Des succès et des drames

En parallèle de sa carrière de chanteuse, Jane Birkin s'est illustrée au cinéma à de nombreuses reprises. Jacques Doillon, le père de sa troisième fille Lou, la fera tourner dans trois de ses longs-métrages: La Fille prodigue (1980), La Pirate (1984) et Comédie! (1987).

Au générique de quelque 70 films, elle a été choisie par des signatures comme Jacques Rivette, Bertrand Tavernier, Jean-Luc Godard, Alain Resnais, James Ivory ou Agnès Varda. Sans jamais se départir de son humilité: elle assurait avoir un "instinct" d'actrice mais pas de "talent".

Une vie de succès ponctuée également de drames. Notamment la mort de fille aînée Kate, en 2013 à l'âge de 46 ans, un événement qu'elle décrira plus tard comme sa "plus grande tragédie" auprès de BFMTV.

"Ce que je retiens d'elle, c'est sa douleur de mère par rapport à sa fille", confie d'ailleurs Eve à notre micro. "Cela m'émeut, c'est quelqu'un qui faisait partie du paysage."

Finalement, Jane Birkin était devenu un personnage aux yeux des Français. "Elle m'a accompagné toute mon enfance", glisse un passant à Nice. Un peu plus loin, un autre se souvient : "ce que je retiens le plus c'est son insolence."

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV