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Cinéma

Affaire Depp/Heard: le délégué général du Festival de Cannes "n'était pas au courant" et "s'en fout un peu"

 Thierry Fremaux, le 9 février 2020 en Californie

Thierry Fremaux, le 9 février 2020 en Californie - VALERIE MACON / AFP

La présence au Festival de Cannes de Johnny Depp, accusé de violences par son ex-compagne Amber Heard, a été vivement critiquée. Thierry Frémaux, délégué général de l'événement, dit "se foutre un peu" de l'affaire.

Johnny Depp aurait-il dû monter les marches du 76e Festival de Cannes cette semaine? L'acteur, accusé de violences par son ex-compagne Amber Heard, a été longuement applaudi lors de la soirée d'ouverture ce mardi par le Palais des Festivals après la projection de Jeanne Du Barry, film dont il est à l'affiche avec Maïwenn.

"Qu'est-ce qui aurait pu faire que nous prenions la décision de ne pas présenter pas ce film?", demande au micro de "C Ce soir" sur France 5 Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, qui précise "ne pas s'être du tout intéressé au procès" entre Amber Heard et Johnny Depp.

"Je lis très peu les journaux"

"Je n'étais pas du tout au courant de tout ça", assure-t-il. Avant de dire: "Je lis très peu les journaux. Non, je n'étais pas au courant... Enfin j'étais au courant comme ça, mais je m'en fous un peu."

"On a décidé de montrer le film [Jeanne Du Barry] pour sa qualité propre", explique Thierry Frémaux.

Johnny Depp est accusé de violences par son ex-compagne Amber Heard. L'acteur l'a attaquée en diffamation devant un tribunal américain, lui reprochant une tribune de 2018 dans le Washington Post, dans laquelle elle se décrivait comme une rescapée de violences domestiques.

Vives critiques

Sa présence sur la croisette a été dénoncée par de nombreuses actrices. Dans une tribune publiée par le quotidien Libération, un collectif d'actrices et d'acteurs, dont Julie Gayet et Laure Calamy, critique le Festival de Cannes, qui déroule "le tapis rouge aux hommes et femmes qui agressent", en référence à Johnny Depp et à la réalisatrice Maïwenn.

"Nous sommes profondément indigné·e·s et refusons de garder le silence face aux positionnements politiques affichés par le Festival de Cannes", expliquent les signataires.

"En déroulant le tapis rouge aux hommes et aux femmes qui agressent, le festival envoie le message que dans notre pays nous pouvons continuer d'exercer des violences en toute impunité, que la violence est acceptable dans les lieux de création", ajoute le texte.

Ariel Guez