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La Québécoise Julie Doucet, Grand prix du festival de la BD d'Angoulême 2022

L'autrice de BD Julie Doucet, Grand prix du festival d'Angoulême 2022

L'autrice de BD Julie Doucet, Grand prix du festival d'Angoulême 2022 - Kate Mada

Cette autrice discrète dont l'œuvre explore sans tabou la sexualité féminine n'est que la quatrième femme à remporter la récompense suprême de la grand-messe du 9e Art.

La dessinatrice québécoise Julie Doucet, connue pour ses œuvres féministes et subversives à l'autodérision décomplexée, a été sacrée ce mercredi 16 mars Grand prix du festival de la BD d'Angoulême. Une consécration pour une autrice discrète, qui a quitté le 9e Art en 2006.

Julie Doucet, qui était en lice avec Pénélope Bagieu et Catherine Meurisse, n'est que la quatrième femme - après Claire Bretécher, Florence Cestac et Rumiko Takahashi - à recevoir la récompense suprême du FIBD depuis sa création en 1974.

Autrice québécoise la plus connue au monde

Admirée par une grande partie de la profession dont Mirion Malle, JC Menu et Terreur Graphique, Julie Doucet est revenue sur le devant de la scène à l'automne dernier avec l'anthologie Maxiplotte (L'Association), réunissant l'essentiel de son œuvre.

La couverture de "Dirty Plotte" de Julie Doucet, Grand prix du Festival de la BD d'Angoulême 2022
La couverture de "Dirty Plotte" de Julie Doucet, Grand prix du Festival de la BD d'Angoulême 2022 © L'Association

Née en 1965, Julie Doucet est une figure de proue de la BD underground américaine des années 1990 et l'autrice de BD québécoise la plus connue au monde. Son œuvre a comme thème de prédilection la représentation du corps féminin et de la sexualité féminine.

Fantasmes et frustrations

Dans Dirty Plotte (1991-1998) et Ciboire de Criss! (1996), ses deux titres majeurs, Julie Doucet montre les femmes comme on les a rarement dessinées en BD. Elle évoque avec crudité et humour son propre corps, dont elle montre sans détour chaque aspect, des règles aux crottes de nez. Et raconte sans tabou ses fantasmes et ses frustrations.

Les rêves occupent une place importante dans un univers où cette dessinatrice au trait punk se montre en astronaute se masturbant avec des biscuits ou en femme accouchant d'un chat. Elle détourne aussi son image sur les couvertures de Dirty Plotte, où elle apparaît en sérigraphies façon Warhol et en femme âgée et édentée.

Un extrait de "Maxiplotte" de Julie Doucet
Un extrait de "Maxiplotte" de Julie Doucet © L'Association

Si Julie Doucet a arrêté la BD, elle n'a jamais cessé de créer. Elle vient d'achever un livre et a réalisé de multiples illustrations et collages. Elle se consacre à la poésie, au cinéma (un court-métrage avec Michel Gondry) et à la menuiserie.

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV