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Zone à trafic limité à Paris: l'opposition dénonce une "diversion" d'Anne Hidalgo

Rue de Rivoli (image d'illustration)

Rue de Rivoli (image d'illustration) - AFP

Le groupe Changer Paris avait déjà alerté en 2021 sur les conséquences de la ZTL pour les commerçants de la rive gauche. L'opposition accuse aujourd'hui Hidalgo de détourner l'attention des différents sujets sur lesquels elle est critiquée depuis plusieurs semaines.

L'opposition toujours fermement opposée au projet. Alors qu'Anne Hidalgo a confirmé ce jeudi matin auprès de l'AFP la mise en place de la Zone à trafic limité (ZTL) dans Paris pour début 2024, le groupe Changer Paris réaffirme son opposition au projet, qui vise à interdire la circulation dans l'hypercentre aux véhicules sans motifs d'arrêt.

Sur Twitter, le groupe présidé par Rachida Dati dénonce une "diversion" de la maire de Paris pour détourner l'attention des événements qui met la municipalité en difficulté depuis plusieurs semaines: "notes de frais indécentes, crise des poubelles à Paris, votation sur les trottinettes qui n'intéresse pas les Parisiens", liste le groupe.

"Un projet qui patine"

La maire de Paris a assuré ce jeudi que "la ZTL se fera bien début 2024", juste avant les Jeux Olympiques. "On tient les délais. Nous transmettrons notre dossier à l'Autorité environnementale dans les semaines à venir pour une enquête publique à la fin de l'été".

Elle se réjouit d'un projet qui "réduira drastiquement la place de la voiture dans l'hypercentre de Paris via l'interdiction du trafic dit de transit, 50% du trafic actuel".

De son côté, l'opposition dénonce un "projet qui patine depuis deux ans", la maire de Paris ayant décidé en 2022 de repousser d'un an et demi la mise en place de ce projet phare de sa deuxième mandature.

Le groupe Changer Paris accuse notamment Anne Hidalgo de ne pas avoir tenu compte de l'impact du projet sur les commerçants de la rive gauche.

"L'abandon du projet" déjà demandé

En 2021, Rachida Dati et Jean-Pierre Lecoq, maires des 7e et 6e arrondissement, s'étaient déjà dits "en complète opposition" et avaient adressé un courrier à la municipalité pour demander "l'abandon" du projet "pour ce qui concerne la rive gauche", notamment en raison des conséquences négatives sur les commerçants.

"Les galeristes présents dans nos deux arrondissements sont très inquiets sur leur avenir et vous ont alertée: le projet met directement en cause l’écosystème culturel dans lequel ils vivent et leur modèle économique", écrivaient alors les deux élus.

Ils avaient également alerté sur la question du stationnement pour les résidents de la ZTL, qui se verraient contraints de se procurer un macaron pour pouvoir stationner dans le périmètre.

Une obligation "jamais indiquée" durant la concertation sur le projet, et qui pourrait engendrer un "trafic de faux macarons qui risque de générer son lot de difficultés supplémentaires", avaient-ils déploré.

Nicolas Dumas avec Laurène Rocheteau