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Violences de la BRAV-M: SOS Racisme saisit le parquet et se joint à la plainte de deux victimes présumées

Des policiers de la BRAV-M à Paris, le 16 octobre 2022.

Des policiers de la BRAV-M à Paris, le 16 octobre 2022. - JULIEN DE ROSA / AFP

L'association dénonce les agissements de l'unité de police et demande sa dissolution.

Insultes racistes, humiliations et agression sexuelle. Deux jeunes gens, Souleymane et Salomé, interpellés lundi à Paris par des membres de la BRAV-M, ont annoncé ce dimanche déposer plainte après les agissements de l'unité mobile de police, documentés dans un enregistrement sonore. Une plainte à laquelle SOS Racisme déclare se joindre.

"Suite à la plainte pour violences à caractère raciste et agression sexuelle déposée par Souleymane par le biais de son avocat, SOS Racisme saisit le Parquet afin que l’enquête qu’il a ouverte puisse permettre de déterminer l’identité de l’auteur principal ainsi que de ses collègues, complices de ne pas avoir stoppé cette scène, si ce n’est d’y avoir participé au point de procéder à l’interpellation évidemment injustifiée de Souleymane et de ses compagnons d’infortune", écrit l'association dans un communiqué.

"Imaginaires racistes"

SOS Racisme accuse les agents de police de s'en être pris particulièrement à Souleymane lors de sa garde à vue en raison de sa couleur de peau. "Des personnes chargées de la 'répression de l’action violente' se sont intéressées à un noir jugé trop insolent pendant que des actes de violence étaient perpétrés en plusieurs endroits de la capitale, peut-on lire dans le communiqué.

L'association pointe du doigt "les imaginaires racistes qui gangrènent une partie du corps policier, bien au-delà de la théorie commode et émolliente de quelques 'brebis galeuses'".

"Le fait que Souleymane soit noir n'est sans doute pas sans rapport avec le fait qu’il ait été la principale cible ce soir-là des BRAV-M", a affirmé Dominique Sopo, président de SOS Racisme. "La négation de la problématique par l’Etat et, conséquence logique, son refus de la traiter relèvent d’une logique dysfonctionnelle d’autant plus grave dans une démocratie", a-t-il ajouté.

Dissolution de la BRAV-M

Comme certains élus de gauche, dont le député (LFI) Thomas Portes, l'association demande la dissolution de l'unité mobile, dont elle dénonce les méthodes:

"SOS Racisme demande la dissolution des BRAV-M - lointains successeurs des sinistres "voltigeurs" qui avaient causé la mort de Malik Oussekine en 1986 – tant ce corps apparaît porté sur la violence injustifiée et des comportements arbitraires que l’enregistrement sonore de la scène subie par Souleymane permet de documenter."

Dominique Sopo interpelle Gérald Darmanin, et l'enjoint à agir: "bien que le ministre de l’Intérieur ait choisi de faire silence sur chacune de nos interpellations, nous le lui répétons : quand on a l’honneur d’être ministre de la République, on fait progresser la démocratie. On ne détourne pas la tête lorsqu’elle est bafouée.

Sarah Boumghar