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Seine-Saint-Denis

Stains: appel à la grève dans un lycée face à l'interdiction de l'abaya et au manque de moyens

Un rassemblement est organisé ce mercredi midi par des personnels du lycée Maurice-Utrillo à Stains, en Seine-Saint-Denis, qui protestent contre "la politique islamophobe du gouvernement" et déplorent "les attaques qui sont faites contre le système public d'éducation".

Seulement deux jours après la rentrée scolaire, des personnels du lycée Maurice-Utrillo de Stains, en Seine-Saint-Denis, vont se mettre en grève. Ils dénoncent une baisse de la dotation horaire au sein de l’établissement et disent refuser d'appliquer l'interdiction de l'abaya décidée par Gabriel Attal.

"Nous tenons à nous désolidariser de la politique islamophobe du gouvernement (...) Nous n'avons pas à faire la police du vêtement. Nous refusons de stigmatiser les élèves qui portent une abaya ou un qamis", écrivent-ils dans un tract.

"La polémique lancée par le gouvernement sur les abayas et le qamis cherche à cacher les attaques qui sont faites contre le système public d'éducation", affirment-ils.

Un rassemblement sera organisé ce mercredi, à 12h00, devant le lycée. Les enseignants et personnels en grève dénoncent l'augmentation du nombre d'élèves dans les classes de seconde pro: elles passent de 24 à 30 élèves. Ils soulignent aussi la suppression d'un poste de CPE et la baisse de la dotation horaire au sein de leur lycée.

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"On n'attend pas d'un ministre qu'il nous dise comment on s'habille"

"C'est votre droit à un accueil de qualité dans le système d'enseignement qui est bafoué! Pour toutes ces raisons, nous nous mettrons en grève à partir du mercredi 6 septembre", peut-on lire dans le communiqué, signé "L'AG de lutte du lycée Maurice Utrillo".

Ce mardi, devant la grille du lycée, leur appel semble avoir été entendu par les élèves. "On devrait essayer de trouver des professeurs, beaucoup d'élèves qui devraient être aidés ne le sont pas forcément", explique au micro de BFMTV Ousmane.

"C'est important. Pendant des mois et des mois, on n'avait pas de profs et il n'y avait pas de remplaçants. Et au lieu de ça, ils vont s'occuper de l'abaya", abonde Amel.

Parmi les parents de lycéens, certains rejoindront également le mouvement. "On n'attend pas d'un ministre qu'il nous dise comment on s'habille. On attend d'un ministre qu'il nous donne les moyens pour que nos enfants aient un avenir serein", explique au micro de BFMTV Angèle.

Marion Russell, Lina Boudjeroudi, David Bouteiller