BFMTV
Gouvernement

Abayas interdites à l'école: 67 élèves ont refusé de l'enlever le lundi de la rentrée scolaire

Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a fait ce mardi le bilan de l'interdiction de l'abaya à l'occasion de la rentrée scolaire.

Au lendemain de la rentrée scolaire, Gabriel Attal fait le bilan de l'application de l'interdiction de l'abaya dans les écoles, décidée par le gouvernement. Ce lundi, "298 personnes" se sont présentées dans les établissements scolaires vêtues de cette longue robe traditionnelle, explique le ministre de l'Éducation nationale sur BFMTV-RMC.

"Il y a eu ensuite toute cette phase d'explications, de dialogue, de pédagogie, et une très grande majorité s’est conformée à la règle", poursuit le nouveau patron de la rue de Grenelle, précisant que 67 personnes ont néanmoins refusé d'enlever l'abaya. Conformément aux nouvelles règles en vigueur, "elles sont rentrées chez elles", explique Gabriel Attal.

Un bilan qui n'est pas définitif

"Dans les prochains jours, elles reviendront puisqu'elles doivent être scolarisées, et puis on verra si elles se sont conformées à la règle ou pas", indique-t-il. "Sinon, il y aura un nouveau dialogue. C'est comme ça qu'on va continuer à avancer". Gabriel Attal a également signé une lettre à destination des parents des personnes concernées pour leur "expliquer que l'école ne stigmatisme personne", mais qu'"il faut que les règles soient appliquées", notamment en matière de laïcité.

Le bilan de cette rentrée n'est pas définitif précise également le ministre. "Hier, pour les lycées, dans la plupart des cas, ce sont essentiellement les secondes qui faisaient leur rentrée", souligne-t-il, ajoutant que d'autres situations peuvent encore se présenter ce mardi. "Évidemment, mes services vont rester mobiliser pour expliquer les choses", indique-t-il.

Le Conseil d'État examine un recours ce mardi

Gabriel Attal a annoncé l'interdiction de l'abaya la semaine dernière pour donner des "règles claires au niveau national" aux chefs d'établissement et faire respecter la loi de 2004 sur le port de signes religieux à l'école. Un point qui fait débat, l'abaya n'étant pas reconnue comme telle par le Conseil français du culte musulman.

Par ailleurs, cette décision pourrait revenir à créer un "profilage ethnique", alerte l'association Action Droits des musulmans (ADM) qui a déposé ce vendredi un recours devant le Conseil d'Etat. Il sera examiné ce mardi à 15 heures.

De son côté, Emmanuel Macron s'est attiré les foudres de la gauche, en évoquant l'assassinat de Samuel Paty au détour d'échanges sur l'interdiction de l'abaya avec le vidéaste Hugo Décrypte.

Baptiste Farge