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Neige en Île-de-France: le ministre Clément Beaune répond aux critiques sur le manque d'anticipation

Le ministre des Transports a indiqué ce mardi 9 janvier que les intempéries sont survenues "plus tôt et plus fort que ce qui pouvait être anticipé", mais que tous les moyens ont été débloqués pour rétablir la circulation sur les axes congestionnés en Île-de-France.

"C'est le même bordel tous les ans alors qu'il y a trois flocons de neige!" Comme de nombreux Franciliens, Sophie était encore engluée sur l'A13 à 2 heures du matin ce mardi 9 janvier. Des axes comme l'A12 ont aussi été totalement paralysés, avec des routes saturées et un pic à plus de 100 km de bouchons.

Une autre automobiliste peine à contenir sa colère: "C'est scandaleux que la région n'ait pas prévu ça. Ça sert à quoi la météo?" Face à la multiplication des critiques, Clément Beaune a tenu à se défendre sur BFMTV, en marge de son déplacement au centre de crise de Créteil.

"Il y avait évidemment des risques liés au grand froid. Météo-France pourra le préciser, mais l'épisode neigeux qui a eu lieu cette nuit est arrivé plus tôt et plus fort que ce qui pouvait être anticipé", plaide le ministre des Transports.

Le service de météorologique confirme, en effet, que des quantités "supérieures à ce qui était attendu" se sont abattues sur l'Île-de-France.

La cellule de crise déclenchée entre 22 et 23 heures

La vigilance jaune neige-verglas était déjà déclenchée à 20h30, lorsque l'épisode neigeux s'est manifesté dans la région. Tandis que la cellule de crise a été activée "autour de 22 heures-23 heures", relate Clément Beaune.

"Le salage et le déneigement ne se font pas de manière préventive", souligne-t-il. "Il faut qu'il y ait de la neige qui commence à tomber sur la route pour qu'on puisse avoir une capacité d'intervention. Sinon, ça ne tient pas. Ce n'est pas efficace."

Kévin Floury, journaliste météo à BFMTV, tend à nuancer ce propos. Un "salage préventif" peut être orchestré "quelques heures en amont d'une perturbation neigeuse, d'un phénomène de risque de pluies verglaçantes, de froid lié à de l'humidité". "Visiblement, il n'a pas été mis en place", constate-t-il.

"Faire mieux" à l'avenir

L'accumulation de neige sur les routes a suscité pas moins d'une centaine d'accidents. Tous sans gravité, d'après le ministre.

Peu avant 8 heures, l'ensemble des difficultés de circulation n'étaient pas résorbées. Sur les 1.000 véhicules quasi immobilisés au cours de la nuit, 400 l'étaient encore, toujours selon Clément Beaune.

Malgré le déploiement de 60 véhicules de salage et de déneigement dans les Yvelines et l'Essonne, des départements désormais placés en vigilance orange, le trafic tournait au ralenti sur l'A12 et l'A13, avec un tronçon fermé entre Orgeval et Rocquencourt. Sytadin recensait un peu moins de 400 km de bouchons cumulés à 9 heures.

À l'avenir, Clément Beaune souhaite "faire mieux" en termes "d'anticipation météorologique et d'intervention de proximité". Mais il l'assure: "On a déjà fait mieux que l'an dernier pour avoir des moyens d'intervention plus proches et plus rapides". Pas certain que les automobilistes restés bloqués sur les routes toute la nuit partagent ce constat.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions