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Marchandises, livraisons, QR code… Les restaurateurs face aux défis logistiques des JO de Paris

En prévision des Jeux olympiques de Paris cet été, les restaurateurs se préparent à faire face à différents défis logistiques, entre livraisons de marchandises et gestion des stocks.

A quelques semaines du lancement des Jeux olympiques de Paris, les restaurateurs se préparent aux nombreux défis logistiques qui devraient se présenter à eux durant l'été, notamment en matière de livraison des marchandises dans les zones où la circulation est restreinte, la gestion des stocks ou la circulation des employés.

"C'est l'aspect logistique qui va déterminer le comportement des professionnels", estime Pascal Mousset, président de la branche francilienne du groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR), entendu cette semaine par le groupe de travail parlementaire sur la préparation des Jeux olympiques et paralympiques.

"Il y a encore beaucoup de professionnels qui ne savent pas ce qu'ils vont faire au mois d'août. Ceux qui étaient ouverts habituellement vont-ils maintenir leur ouverture, ceux qui étaient fermés habituellement vont-ils ouvrir?", s'interroge le restaurateur.

"Aujourd'hui, on n'a pas de vision claire", estime-t-il, précisant qu'une enquête serait lancée début avril auprès des restaurateurs, alors qu'approche l'échéance pour donner leurs congés payés aux collaborateurs.

Des zones restreintes à apprivoiser

Au coeur des préoccupations: la circulation, avec l'activation à partir du 15 juillet des 185 km de voies olympiques, réservées au transport des accrédités, aux secours, aux taxis et aux transports en commun.

Viendront s'y ajouter, les jours de compétition, des zones de circulation restreintes, rouges, bleues ou grises, en fonction de la proximité avec les sites olympiques.

"On attend l'ouverture mi-avril de la plateforme qui pourra générer les QR codes qu'il faudra apposer tantôt pour les livreurs, tantôt pour les collaborateurs, pour pouvoir accéder aux zones ultrasécurisées", indique Pascal Mousset.

"Beaucoup de travail a été fait... Si on va sur le site de la mairie de Paris aujourd'hui, on a techniquement toutes les informations qui concernent les professionnels sur l'organisation du travail au quotidien pendant la période", assure de son côté David Zenouda, un dirigeant de la branche parisienne de l'Union des métiers et des industries hôtelières (UMIH).

Sur le site anticiperlesjeux.gouv.fr, une carte interactive permet de visualiser les zones restreintes. Divers outils pour aider les professionnels dans leurs déplacements vont également voir le jour dans les prochaines semaines.

Le casse-tête de la circulation parisienne

L'application Joptimize, sorte de "Waze des JO" qui sera mise en ligne fin avril, "permettra en temps réel en fonction des épreuves de savoir où, comment et combien de temps il faudra, pour circuler dans Paris", détaille David Zenouda.

Préfecture et mairie de Paris multiplient les réunions d'information à destination des professionnels pour les informer et tenter de rassurer.

"On avait beaucoup d'inquiétudes par rapport aux livraisons de nos clients sur Paris mais la préfecture a été rassurante", rapporte à l'AFP Alexandre Puech, grossiste à Rungis qui a assisté à l'une de ces réunions organisée fin mars par Choco, une plateforme qui centralise les commandes des restaurateurs et compte plus de 200 clients grossistes en France.

"On s'attendait à ce que les livraisons ne soient autorisées que la nuit mais finalement même dans les zones rouges, on pourra livrer la journée", détaille-t-il, même s'il privilégiera les livraisons nocturnes. La préfecture n'imposera pas non plus de sceller les camions.

Le professionnel, qui fournit 700 clients dans la capitale, estime que la journée la plus contraignante sera la cérémonie d'ouverture, le 26 juillet, où "une bonne partie de Paris sera bloquée".

"On a encore beaucoup d'interrogations notamment sur le volume d'activité que ça va générer. Est-ce qu'on va avoir un surplus d'activité ? J'imagine que oui, mais de quel ordre ?", s'interroge Alexandre Puech.

"Il va falloir surstocker tous les produits non périssables pour limiter le nombre de livraisons, tenter de récupérer les clés d'un maximum de clients pour livrer hors des horaires d'ouverture", conseille Grégoire Ambroselli, co-fondateur de Choco, qui lance un "pack JO" faisant appel à de l'intelligence artificielle pour limiter les erreurs de livraison.

Invité à la réunion organisée par la jeune entreprise, le groupe Chez Meunier, qui compte 20 boulangeries en Ile-de-France, a indiqué que le planning de ses équipes serait adapté pour anticiper les contraintes de déplacements, en changeant les horaires des boutiques. Le boulanger réduira en outre les livraisons de 25 à 10 par semaine en points de vente pendant la période.

M.H avec AFP