Conseil de Paris: Hidalgo fait part de sa "colère" envers Dati et lui demande de la "transparence"

La maire de la capitale s'en est vivement prise à son adversaire de droite, en son absence, lors du Conseil de Paris ce jeudi matin.

Lors du Conseil de Paris ce jeudi, Anne Hidalgo a appelé Rachida Dati à faire la "transparence" sur ses activités en-dehors de son mandat d'élue parisienne. La maire de la capitale s'est notamment appuyée sur un article de Libération révélant des liens supposés entre Rachida Dati et le PSG avec une "cellule de renseignement privé au sein du club".

Des éléments "inquiétants"

"Il y a une forme de colère qui m'habite ce matin, voilà des mois. Et je regrette que la présidente du groupe Changer Paris ne soit pas présente puisque ça la concerne", a débuté la maire de Paris.

Anne Hidalgo a souligné la présence d'"un certain nombre d'éléments inquiétants". C'est "inquiétant pour les élus que nous sommes parce que lorsque l'un d'entre nous opère des activités qui présentent sans doute un lien avec son activité d'élu, cela jette l'opprobre sur l'ensemble des élus", a poursuivi la maire de Paris.

Elle a également rappelé que Rachida Dati est mise en examen depuis juillet 2021 pour corruption passive et recel d'abus de pouvoir dans l'enquête sur ses prestations de conseil auprès de l'ex-PDG de l'alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn. "Présomption d'innocence, bien sûr, mais néanmoins mise en examen", a souligné Anne Hidalgo.

"Devoir de transparence"

"Je pense que Madame Dati devrait assurer aussi, un devoir essentiel des élus, ce devoir de transparence", ajoute-t-elle. À ces propos, Francis Szpiner, maire du 16e arrondissement et membre du groupe Changer Paris, a souligné auprès d'Anne Hidalgo qu'elle "aurait pu attendre que Madame Dati soit là".

"Rien ne l'empêche d'être là", a répondu Anne Hidalgo. Selon l'entourage de Rachida Dati, contacté par BFM Paris Île-de-France, la maire du 7e arrondissement avait des rendez-vous à honorer à son bureau. Elle serait aussi "sereine face à ces accusations" du journal Libération.

"Je m'inquiète que, sur la base d'un article de journal, vous puissiez tirer de grandes conclusions", poursuit Francis Szpiner qui a indiqué que d'autres élus au Conseil de Paris étaient visés par des articles de presse en pointant la gauche.

Selon des élus du groupe Changer Paris, cette prise de parole d'Anne Hidalgo viserait à "allumer un contre-feu" après les révélations concernant Lamia El Aaraje. Nommée jeudi matin adjointe à la maire de Paris, elle est visée par des soupçons de conflits d'intérêts qui sont actuellement étudiés par la commission de déontologie du Conseil de Paris.

Nicolas Dumas avec Amaury Tremblay