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Calendrier, avenir des opérateurs… Ce qui va se passer après le vote contre les trottinettes en libre-service à Paris

Des trottinettes électriques sur un trottoir à Paris en septembre 2021

Des trottinettes électriques sur un trottoir à Paris en septembre 2021 - - © 2019 AFP

Les Parisiens ont très majoritairement voté ce dimanche contre la présence des trottinettes électriques en libre-service dans la capitale.

Plus de 100.000 Parisiens se sont rendus aux urnes ce dimanche pour s'exprimer sur le maintien ou non des trottinettes en libre-service dans la capitale. Près de 90% des habitants qui sont allés voter ont décidé de se prononcer en faveur de leur interdiction. Conséquence de ce scrutin, ces trottinettes devront tirer leur révérence à la fin de l'été.

"La convention d’occupation du domaine public avec les opérateurs prendra fin le 31 août 2023", confirme la mairie de Paris sur son site internet.

Si la fin de leur présence est déjà actée, cinq mois de transition vont désormais s'ouvrir entre l'avant et l'après-trottinettes. Des changements sont à prévoir après le départ des trois opérateurs. La municipalité a annoncé s'atteler d'ores et déjà "à la mise en œuvre de la décision des Parisiens".

D'après le premier adjoint à la maire de Paris Emmanuel Grégoire, les opérateurs seront contactés ce lundi pour enclencher le processus. Une gestion intermédiaire sera mise en place jusqu'à fin août et une préparation à la fin des contrats va commencer à rapidement s'organiser.

Si la mairie de Paris a, semble-t-il, un calendrier à tenir, celui-ci reste encore flou pour le grand public. La municipalité a choisi de ne pas renouveler son contrat avec les loueurs, ce qui amène de façon presque naturelle à la disparition des trottinettes.

En effet, la convention d’occupation du domaine public encadrait surtout la redevance des opérateurs perçue par la Ville. L’occupation du domaine public étant toujours précaire et révocable, cela permet à Anne Hidalgo d'arrêter le contrat.

Des emplois en péril?

Les trois opérateurs implantés dans la capitale, Lime, TIER et Dott, ont indiqué dans un texte commun avoir "pris acte" de la décision des Parisiens.

Leur modèle économique est néanmoins désormais en péril. "À partir de maintenant, notre priorité en tant qu’employeurs responsables est d’assurer l’avenir de nos salariés".

"Nous serons vigilants, notamment, sur la situation des salariés de l'opérateur", a tenu à préciser Anne Hidalgo ce dimanche lors de son annonce des résultats de la votation. Sur les 800 salariés concernés, le nombre d'emploi maintenu dépendra du nombre de vélos électriques que les opérateurs auront envie de garder dans la ville.

Mais la maire de Paris ajoute que c'est bel et bien "aux opérateurs d'être imaginatifs et de faire des propositions qui renvoient à des choses plus durables".

Vers un déplacement des usages

Les usagers des trottinettes en libre-service vont devoir réapprendre à se déplacer dans Paris. Selon une étude de la mairie de Paris, les utilisateurs de trottinettes se tourneront à 34% vers les transports en commun, à 29% vers la marche et 9% opteront pour les VTC.

Les trottinettes municipales ne sont quant à elles pas à l'ordre du jour selon David Belliard, adjoint en charge des mobilités. Mais la mairie continuera à mener "une politique très active en faveur du vélo", tient-il à préciser.

Pour palier au manque de trottinettes électriques pour les usagers habituels, David Belliard a par ailleurs annoncé la livraison de près de 3000 vélos électriques supplémentaires dans la région parisienne, dans les prochaines semaines ou prochains mois.

Une mutation de l'espace public

L'espace public dédié aux trottinettes électriques va également subir une mutation: après la fin des trottinettes électriques en libre-service, restent les 15.000 places de stationnement dédiées aux 15.000 engins dans la capitale à réaménager. Pour les réutiliser, la mairie de Paris a plusieurs pistes.

"Y planter des arbres par exemple, faire des pistes cyclables, agrandir les trottoirs et permettre justement aux populations les plus vulnérables [...] de pouvoir mieux marcher en ville et en toute sécurité", avait listé David Belliard dans Île-de-France Politiques le 23 mars dernier.

D'ici là, la municipalité continuera son dialogue avec les opérateurs afin de faire de la disparition des trottinettes une étape fluide. Elle se félicite déjà d'une première victoire, celle de cet exercice démocratique qui sera réitéré l’année prochaine "sur une ou plusieurs questions qui concernent la vie quotidienne des Parisiennes et des Parisiens".

Juliette Moreau Alvarez