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Sécheresse: la pluie fait son retour mercredi, mais pas assez pour humidifier les sols

La France n'a pas connu de précipitations depuis le 21 janvier.

La France n'a pas connu de précipitations depuis le 21 janvier. - Olivier Chassignole

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Après 31 jours sans pluie, la France devrait retrouver quelques précipitations bienvenues mercredi. Elles resteront toutefois faibles et n'auront qu'un effet superficiel sur les sols, selon Météo France.

Des sols aussi secs qu'une journée de mi-avril. La France n'a pas connu de précipitations depuis le 21 janvier, soit 31 jours sans pluie, "du jamais-vu durant un hiver météorologique", selon Météo-France.

L'organisme parle de jour sans pluie lorsque le cumul des précipitations agrégé sur la France est inférieur à 1 mm. Ce cumul devrait augmenter à partir de ce mercredi. Météo-France prévoit ainsi lors de cette journée "5 à 10 mm" du Sud-ouest jusqu'à l'ouest de l'Auvergne, et de 1 à 5 mm, "voire pas de pluie du tout", sur le reste de la France, explique la prévisionniste Marion Pirat à BFMTV.com.

Dans le détail, Météo-France anticipe dans son bulletin de mardi de légères pluies dès les premières heures de mercredi sur la Bretagne, la Basse-Normandie et les Pays de la Loire. Elles doivent progressivement se décaler vers l'est puis "stagner" l'après-midi "de la frontière belge vers l'Île-de-France, la région Centre, le Poitou-Charentes, le nord de l'Aquitaine".

Il s'agira globalement de "pluies faibles", selon Marion Pirat. "Malheureusement, cela va être bref, ajoute-t-elle. Jeudi sera la journée la plus pluvieuse, mais les précipitations n'atteindront pas le nord de la Seine ou de la Loire".

Une amélioration "superficielle"

Ce court épisode pluvieux devrait déjà prendre fin à partir de vendredi, avec le retour d'un anticyclone qui repousse les perturbations. Ces quelques jours vont-ils suffire pour irriguer les sols français? La prévisionniste de Météo France Marion Pirat est sceptique: "au nord de la Loire, les pluies ne vont avoir quasiment aucun effet sur les sols. Ailleurs, l'amélioration sera superficielle et elle n'aura aucun impact sur les nappes phréatiques", affirme-t-elle.

Cette situation est problématique car les mois allant de septembre à mars constituent la "période de recharge", qui permet habituellement aux sols, aux nappes phréatiques et aux rivières de retrouver des stocks d'eau nécessaires en prévision de l'été.

La pluviométrie des prochains mois sera donc déterminante pour la saison estivale: "si par chance, le mois de mars est très pluvieux, l'eau pourra pénétrer la terre. Mais le début du mois n'est pas parti comme cela", note Marion Pirat.

Les sécheresses en lien avec le réchauffement climatique

Un motif d'espoir: "le temps change très rapidement au printemps. Par exemple, en 2022, la fin du mois de mars a été chaude et le début du mois d'avril a connu des gelées", rappelle-t-elle. Pour autant, ce type de situation est voué à se multiplier dans le futur, en raison du réchauffement climatique causé par les activités humaines.

Météo-France prévoit que "globalement, les anticyclones auront tendance à remonter plus vers le Nord qu'avant" et donc atteindre la France plus souvent, décrit Marion Pirat.

Une étude menée par une équipe du CNRS et publiée dans la revue scientifique Environmental Research Letters met aussi en évidence le lien entre le réchauffement climatique et la sécheresse connue par l'Europe l'été dernier.

Le mois de février 2023 devrait quoiqu'il arrive se terminer avec un déficit pluviométrique de plus de 50 %, devenant ainsi l'un des mois de février les plus secs, jamais enregistrés depuis le début des mesures en 1959", note Météo-France sur son site.

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Sophie Cazaux