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Intempéries

Pluie, fraîcheur... Pourquoi la météo est-elle si maussade en plein milieu de l'été?

Depuis plusieurs jours, le mercure peine à dépasser les 25°C sur l'Hexagone alors que des averses se multiplient.

De violentes averses de pluie à Paris, des orages de grêle dans la Drôme ou encore des passages nuageux dans les Hauts-de-France... La météo de cette fin de mois de juillet dénote de celle des deux dernières semaines marquée par des épisodes de chaleur intense.

Un passage singulier contraignant à renfiler vestes et pantalons et qui risque de se prolonger pendant les dix premiers jours d'août. Mais alors comment expliquer ce temps aux airs d'automne au beau milieu de l'été?

"Nous sommes situés entre l’air chaud qui résiste autour de la Méditerranée, et l’air beaucoup plus frais qui envahit progressivement la partie Nord-ouest de l’Europe", schématise dans son bulletin du jour, le site spécialisé Meteo-Villes.

Pour le météorologiste Guillaume Séchet, ce phénomène devrait s'accentuer à partir de mercredi, en raison de l'arrivée d'un système dépressionnaire venu de l'Atlantique Nord.

"La dépression qui se formera sur les Îles britanniques, avec un coup de vent prévu sur la France mercredi, précédera une descente d'air exceptionnellement frais, à tel point que la fin de la semaine sera automnale sur les trois quarts de la France", prédit-il sur son compte Twitter.

Dans le même temps, l'anticyclone restera "trop retiré" au niveau de l'archipel portugais des Açores, situé à près de 1500 kilomètres au large de Lisbonne, peut-on lire sur Meteo-Villes.

Le Nord de la France entre air frais et intempéries

Résultat, la moitié Nord de la France, touchée par un air humide et venté, pourrait connaître des températures largement sous les moyennes de saison d'ici au 10 août prochain, et même entre 8 et 10°C de moins en fin de semaine prochaine. De quoi tutoyer les records de fraîcheur pour la période, qui prend des airs d'octobre.

"Les 20°C seront difficilement dépassés sous le vent et les pluies", estime Guillaume Séchet.

À Paris, les prévisions annoncent un mercure stagnant en moyenne autour des 15°C le matin et entre 22 et 24°C les après-midi sur la première décade aoûtienne.

Dans le Sud et sur le littoral méditerranéen, ce rafraîchissement devrait également être perceptible en comparaison avec ce que l'on a connu en juillet. Mais la météo permettra tout de même de tourner autour des valeurs classiques de l'été, sans les intempéries qui toucheront le reste du pays.

"Le mistral et la tramontane souffleront fortement et accentueront la sécheresse des sols et le risque d’incendies", prévient justement le météorologue Gilles Matricon pour Le Figaro.

Une fraîcheur trompeuse

Au-delà de la semaine du 7 au 13 août, les modélisations ne prévoient pour l'instant pas de retour de la canicule pour la fin du mois.

"Avec une première partie de mois relativement fraîche et une deuxième moitié possiblement plus estival mais sans excès, ce mois d'août 2023 pourrait finalement être un mois classique, se situant dans les normales saisonnières", explique Meteo-Villes.

Mais pour les météorologues, ce n'est pas forcément un motif de réjouissance alors que les dégâts du réchauffement climatique se font toujours plus sentir. Le site spécialisé précise à ce titre que des séquences de chaleur peuvent être annoncées et se déclarer d'ici là, les prévisions étant pour l'heure lissées à long terme.

Il ne faut pas avoir une mémoire de poisson rouge. Si on prend en compte les températures des mois de juin et juillet, l'été 2023 est le 4e plus chaud de l'histoire", note par ailleurs Guillaume Séchet sur BFMTV.

Juin 2023 était déjà le deuxième mois de juin le plus chaud de l'Hexagone, derrière celui de 2003 marqué par une historique canicule. La barre symbolique des 40°C a ensuite été battue à plusieurs reprises en juillet.

Pour le météorologue de Météo France, François Jobard, le terme de "fraîcheur" est donc à prendre avec des pincettes.

"Il est fascinant de voir que pour beaucoup, l'absence de canicule signifie un été 'trop frais'. Alors que précisément, cet été est marqué aussi par une fraîcheur diminuée et rare", a-t-il écrit sur Twitter.

En 2023, la température moyenne en France du jour le plus frais entre juin et juillet a surpassé celle de toutes les années précédentes, 2003 comprise. Malgré des traits automnaux ressentis actuellement, il faudra encore un moment avant que cet été ne soit catégorisé comme acceptable.

Gabriel Joly