Violences urbaines: après les incidents de la nuit à Marseille, le maire appelle à "l'unité et au calme"

56 personnes ont été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi à Marseille et plusieurs commerces ont été vandalisés et pillés.

Le maire de Marseille, Benoît Payan, a appelé vendredi "à l'unité et au calme" après des incidents qui ont touché le centre de la cité phocéenne dans la nuit, après un rassemblement en mémoire de Nahel, tué par un policier à Nanterre.

"Cette nuit (jeudi à vendredi) ont eu lieu des débordements et des violences absolument inacceptables", a déclaré à la presse l'élu, évoquant 156 feux de poubelles, "des dizaines de commerces abîmés, pour certains vandalisés et pillés" et 14 voitures brûlées.

56 personnes interpellées

Les incidents, qui ont duré une partie de la nuit ont opposé quelques groupes mobiles de jeunes aux forces de l'ordre. Ils ont également fait 38 blessés chez les policiers, dont certains ont dû être hospitalisés, et entraîné 56 interpellations. Ils se sont concentrés dans le centre de Marseille et pas dans les nombreuses cités de la ville.

Plusieurs magasins du centre ville portaient encore vendredi matin les traces des heurts, et certains avaient visiblement été dévalisés, notamment rue Saint-Ferréol, la grande artère commerçante piétonne proche du Vieux-Port, a constaté un journaliste de l'AFP.

La façade vitrée de la bibliothèque de l'Alcazar, la plus grande de la ville, située dans le quartier central de Belsunce, a également été endommagée, et était recouverte de planches de bois.

"Le pays connaît une vague de violences extrêmement forte et il faut ce matin (vendredi) appeler à l'unité et au calme. Après le drame de Nanterre, qui est un drame qui est inqualifiable, dont les images ont causé l'effroi, la stupeur et l'incompréhension, il faut désormais que la justice passe et qu'elle passe vite (...) afin d'apaiser les esprits", a ajouté Benoît Payan, élu en 2020 à la tête d'une grande majorité d'union de la gauche.

Un fonds spécial pour les commerces touchés

"J'appelle tout le monde à l'unité, Marseille est une ville de fraternité, dont le message doit être entendu, je veux que Marseille soit exemplaire", a encore poursuivi l'élu, annonçant par ailleurs qu'il irait "dans les quartiers, auprès des commerçants, auprès des forces de sécurité, des pompiers".

"J'ai déclenché ce matin (vendredi) un fonds exceptionnel pour aider les commerçants, je vais les aider avec la régie municipale à réparer les commerces", a-t-il aussi annoncé.

La préfète de police, Frédérique Camilleri, a annoncé sur Twitter des contrôles renforcés dès l'après-midi de vendredi et de "nombreuses patrouilles toute la soirée pour prévenir les troubles et y mettre fin rapidement", en prévision d'éventuels nouveaux incidents.

M.L. avec AFP