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Municipales: Benoît Payan favorable à un scrutin plus direct à Paris, Lyon et Marseille, Emmanuel Grégoire plus mesuré

Un bureau de vote (image d'illustration).

Un bureau de vote (image d'illustration). - AFP

Les députés Renaissance déposeront au mois de décembre une proposition de loi pour réviser le fonctionnement des élections municipales dans les trois plus grandes villes de France.

Sylvain Maillard entend bien tenir son "engagement". Le chef de file du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale a réitéré lundi 13 novembre sa volonté de mettre fin à l'exception induite par la loi PLM -pour Paris, Lyon et Marseille- depuis 1982.

Avec son compère Benjamin Haddad, il déposera en décembre une proposition de loi visant à rétablir l'élection du maire avec un suffrage plus direct dans les trois plus grandes villes de France, les seules découpées en arrondissements. L'élu de la 1ère circonscription de Paris vise un vote "avant la fin de 2024", a-t-il avancé au micro de Sud Radio.

Interrogé par Le Figaro un peu plus tard dans la journée, Benoît Payan s'est montré enthousiaste quant à cette proposition de loi. "Cela ne devrait même pas faire débat. Il est tout à fait légitime que les trois plus grandes villes de France entrent dans le droit commun", pointe l'édile auprès de nos confrères.

"Chacun fera valoir ses avis"

De l'avis de Benoît Payan, il est injustifié que Paris, Lyon et Marseille soient administrées "comme une petite ou moyenne ville". "Quant aux maires d’arrondissement, on pourrait tout à fait organiser leur élection le même jour en parallèle", argue-t-il.

Du côté de la mairie de Paris, on tient à calmer le jeu.

"Il est légitime d'en parler", concède tout d'abord Emmanuel Grégoire, invité à réagir à ce propos ce mardi 14 novembre avant le conseil de Paris. "Chacun fera valoir ses avis et ses propositions."

"À ce stade, nous n'avons eu aucun échange sur le fond du dossier, a poursuivi le premier adjoint d'Anne Hidalgo face à la presse. Je ne sais pas ce qu'il y a dedans. Il y a 1.000 modalités pratiques différentes. Est-ce la fin des arrondissements ou non? Quelle sera la légitimité pour les maires d'arrondissement?"

Procès en illégitimité

Le mode de scrutin actuel, dixit Emmanuel Grégoire, "permet une représentativité de la population". À l'entendre, les procès en illégitimité ne sont pas valables. Il dit même avoir réalisé des "projections" selon lesquelles Anne Hidalgo aurait gagné "beaucoup plus largement" en 2020 avec un mode d'élection plus direct.

À ce stade, Emmanuel Grégoire assure aux députés Renaissance la "disponibilité (de la mairie de Paris) pour échanger" mais juge "inconvenant" de faire évoluer les conditions du scrutin "par une proposition de loi".

Le bras droit d'Anne Hidalgo pourrait lui-même défendre les couleurs socialistes lors des prochaines élections, en 2026. Mais rien n'est moins sûr, Anne Hidalgo n'ayant pas publiquement communiqué sur sa volonté ou non de remettre son mandat en jeu.

Côté Renaissance, plusieurs ministres semblent intéressés par le poste, y compris Gabriel Attal et Clément Beaune. Tandis qu'à droite, Pierre-Yves Bournazel représentera Horizons et Rachida Dati se destine à incarner Les Républicains. Cette dernière défend de longue date la révision de la loi PLM.

Florian Bouhot et Nicolas Dumas