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Mort de Nahel: nouvelle soirée d'émeute à Marseille, une armurerie pillée et 95 interpellations

Plusieurs fusils de chasse ont été dérobés d'une armurerie, située rue d'Aubagne. 95 personnes ont été interpellées, à 22 heures, ce vendredi soir à Marseille.

Une armurerie a été pillée ce vendredi soir à Marseille, entre 21 et 21h30, en marge des émeutes urbaines qui touchent la France depuis la mort de Nahel, a appris BFMTV de sources concordantes. Plusieurs armes de chasse ont été volées, mais aucune munition dans cette armurerie rue d'Aubagne, qui a été sécurisée par une garde statique, a-t-on ajouté de même source, tandis que le Raid est attendu sur place. Un individu a par ailleurs été interpellé en possession d'un fusil de chasse.

Jets de projectiles contre des véhicules de police, tirs de lacrymogènes, groupes de jeunes le visage masqué et quelques trottinettes brûlées: la tension était palpable ce vendredi soir dans le centre-ville de Marseille.

La police a annoncé 95 interpellations vers minuit parmi ces petits groupes, très mobiles dont certains "tentent des pillages" sur plusieurs artères. Trois policiers ont été blessés légèrement.

Le maire de la ville, Benoît Payan a condamné des "scènes de pillages et violence" "inacceptables". "Je condamne avec une totale fermeté ces actes de vandalisme et demande à l’État l’envoi immédiat de forces de maintien de l’ordre supplémentaires", a-t-il tweeté.

Une demande qui a visiblement été entendue. Quelques minutes après ce tweet, Gérald Darmanin a lui-même posté un message sur les réseaux sociaux annonçant "des renforts importants" en route vers Marseille.

Projectiles et gaz lacrymogène

La manifestation prévue en mémoire de Nahel, 17 ans, tué par le tir d'un policier lors d'un contrôle en début de semaine à Nanterre en région parisienne, et "contre les violences policières" a été interdite par les autorités après les violences de la nuit précédente.

Des dizaines et des dizaines de personnes se rassemblent, avancent sur la célèbre rue menant au Vieux-Port et chantent: "tout le monde déteste la police". Le tout en s'approchant de fourgons des forces de l'ordre garés dans une rue adjacente.

Certains commencent à lancer des projectiles sur les fourgons, se rapprochent de plus en plus et la police répond par quelques tirs de gaz lacrymogène. Les groupes se dispersent, courent dans de petites rues.

Sur un côté de la rue, un jeune homme silencieux porte une pancarte en carton: "en mémoire de Nahel". "On est en colère pour ce qui s'est passé avec Nahel", disent deux jeunes filles qui sont venues mais ne participent pas aux jets de projectiles.

Boutiques pillées

Parfois, quelques jeunes garçons passent en courant, des habits neufs encore sur des cintres et l'étiquette soldes encore accrochée. Plusieurs boutiques ont été pillées, dont celle de l'enseigne de luxe Lancel, complètement dévalisée.

Des tirs de lacrymogène et des cris retentissent à nouveau. Dans une rue menant vers la porte d'Aix, à quelques encablures de là, quelques petits tas brûlent au milieu de la chaussée, détritus, cartons, trottinettes et un véhicule des forces d'intervention du Raid passe en trombe vers le Vieux-Port. Dans les airs l'hélicoptère de la gendarmerie survole la ville tandis que retentissent des sirènes régulièrement.

Fanny Rocher avec AFP