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Police-Justice

Emeutes: le dispositif de sécurité se renforce en prévision d'une quatrième nuit de violences

Blindés, unités d'élite, couvre-feux... Plusieurs mesures ont été prises afin de faire face à une probable quatrième soirée d'émeutes. 45.000 policiers et gendarmes doivent être mobilisés pour la nuit de vendredi à samedi.

La colère après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, ne redescend pas. Après trois nuits de violences dans de nombreuses communes en France, le gouvernement se prépare à une nouvelle soirée d'émeutes ce vendredi.

À l'issue d'un deuxième comité interministériel de crise en deux jours, Emmanuel Macron s'est félicité de la réponse "rapide et adaptée" des 40.000 policiers et gendarmes mobilisés dans la nuit de jeudi à vendredi. Il a annoncé des "moyens supplémentaires" sur le terrain ces prochaines nuits. Que faut-il attendre du dispositif de maintien de l'ordre pour ce probable quatrième soir d'émeutes?

45.000 policiers et des blindés à travers la France

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur TF1 que 45.000 policiers seront mobilisés à travers la France dans la nuit de vendredi à samedi. Les unités d'élite (RAID, GIGN, BRI) seront de nouveau mobilisées, selon les informations de BFMTV.

Ils racontent les émeutes après la mort de Nahel
Ils racontent les émeutes après la mort de Nahel
18:58

Le gouvernement a par ailleurs décidé de mobiliser quatre centaures (un type de véhicule blindé qui n'avait encore jamais été utilisé), a appris BFMTV d'une source policière. Ils seront déployés en région parisienne sur les zones particulièrement en tension. La Brav-M (Brigade de répression de l'action violente motocycliste) devrait également faire partie du dispositif parisien.

14 véhicules blindés à roue de la gendarmerie doivent également être mobilisés à travers la France.

Les transports limités

Le ministère de l'Intérieur a ordonné vendredi aux préfets d'interrompre bus et tramways sur tout le territoire à partir de 21h, afin de limiter la propagation des émeutes qui visent aussi les infrastructures de transport.

Cette mesure annoncée par le ministre Gérald Darmanin intervient après trois nuits d'émeutes avec bâtiments incendiés, magasins pillés et bus et tramways attaqués par des émeutiers un peu partout en France.

Le ministère de l'Intérieur a par ailleurs demandé aux préfets de prendre des arrêtés d'interdiction de vente et de transports de mortiers et de bidons d’essence, d’acides, de produits inflammables, chimiques. Ces interdictions s'accompagnent de contrôle: à Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne, deux personnes ont par exemple été interpellées en possession de mortiers d'artifice, selon la préfecture de police de Paris.

Des événements "de grande ampleur" annulés

Après Clamart et Meudon (Hauts-de-Seine) notamment, d'autres communes instaurent des couvre-feux, comme Chalon-sur-Saône. Les manifestations ont par ailleurs été interdites dans le centre de Marseille, Lyon, Bordeaux, Montpellier ou encore Toulouse, alors que circulaient des appels à des rassemblements vendredi à 20h "contre le racisme, les crimes et les violences policières".

Le gouvernement a aussi décidé l'annulation d'événements "de grande ampleur", selon Matignon, notamment les concerts de Mylène Farmer au stade de France, à Saint-Denis, vendredi et samedi. Des fêtes scolaires ont également été annulées, notamment en Île-de-France.

Sophie Cazaux avec AFP