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Marseille: six mois après les effondrements rue de Tivoli, des sinistrés toujours en difficulté

Six mois après l'effondrement de deux immeubles, certains sinistrés dénoncent l'état de leurs affaires stockées dans le 15e arrondissement, ainsi que la longueur des démarches d'indemnisations.

C'était il y a six mois. À Marseille, dans la nuit du 8 au 9 avril dernier, deux immeubles de la rue de Tivoli se sont effondrés faisant huit morts et provoquant de terribles dégâts dans le quartier. Une partie de la rue est toujours interdite d'accès et des étais sont toujours en place pour renforcer les immeubles fragilisés.

"Rien n'a été fait pour préserver nos affaires"

Depuis ce drame, les gravats des immeubles tombés en avril dernier ont été ramassés et rassemblés quelques kilomètres plus loin sur un terrain municipal, situé au niveau du chemin de la Madrague-Ville, dans le 15e arrondissement de la cité phocéenne, près du marché aux puces des Arnavaux.

Ce propriétaire, dont l'appartement a été totalement détruit, n'a eu accès aux gravats stockés sur ce site que ce samedi 8 octobre.

"Rien n'a été fait pour préserver nos affaires", dénonce Roland Bellessa, sinistré, au micro de BFM Marseille Provence. "Au-delà de l'explosion, tout a été détruit, soit par la pluie, soit par le soleil, sans parler des éventuels pillages qui ont eu lieu au mois d'août et dont on ne sait pas l'ampleur."

Le sinistré et membre du collectif 9 avril raconte avoir retrouvé l'album photo de sa fille, mais "toutes les pages étant collées" en raison des "six mois intempéries et soleil"., il explique avoir "peu de chances" de retrouver une photo.

"C'est un cauchemar"

Pour lui, comme pour les autres sinistrés, les démarches d’indemnisation sont encore longues. 

“Finalement, le relogement à l'hôtel quand on a été évacué, c'était la partie la plus douce", témoigne une autre habitante sinistrée. "Depuis des mois, c'est un cauchemar avec les assurances. Les expertises ont été faites à la va-vite, en 15 minutes, à la lampe de poche et dans la poussière", ajoute-t-elle.

Elle poursuit: "les experts ont par exemple considéré que l’affaissement de notre sol, plus de deux centimètres, était antérieur à l’explosion et donc, qu’ils n’avaient pas à nous indemniser. C’est évidemment faux! On a l’impression de ne pas être pris au sérieux".

Le collectif "Tivoli 9-avril" milite donc pour une prise en charge des victimes de manière collective, avec des indemnisations immédiates, sans attendre la fin des procédures, car celles-ci pourraient en effet prendre plusieurs années. 

Ariane Pollaert et Solenne Bertrand