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"Je ne sentais plus mon corps": le témoignage d'Hedi, qui accuse des policiers de l'avoir frappé et laissé pour mort

Hedi, le jeune homme qui a porté plainte pour dénoncer des violences de policiers entraînant la mise en examen de quatre agents à Marseille.

Hedi, le jeune homme qui a porté plainte pour dénoncer des violences de policiers entraînant la mise en examen de quatre agents à Marseille. - Konbini News

Le jeune homme a été blessé en marge des émeutes et a désormais une partie du crâne en moins. Il accuse des policiers de la BAC de l'avoir frappé et laissé pour mort dans la nuit du 1er au 2 juillet.

"J'ai eu un trauma crânien dû à un tir de flashball", raconte Hedi. Le jeune homme de 22 ans, assistant de direction dans l'hôtellerie-restauration affirme avoir été passé à tabac et laissé pour mort par des policiers à Marseille, en marge des émeutes dans la nuit du 1er au 2 juillet.

Gravement blessé, Hedi a, depuis cette nuit-là, une partie de crâne en moins. Sur le média Konbini News, il retrace sa soirée. "C'était une soirée de fêtes, parce que c'était la fête des terrasses. Avec un ami, on a croisé une équipe de la BAC. On leur a dit 'bonsoir' et on a vu qu'ils n'avaient pas envie de discuter avec nous. Et ensuite voilà, ça a commencé."

"Ils ne voulaient rien savoir"

"En me retournant, j'ai reçu un impact dans la tête", continue le jeune homme. "Au début, je ne savais pas bien ce que c'était." Hedi tombe alors au sol, et tente en vain de se relever.

"On m'a attrapé et on m'a traîné dans un petit coin où il faisait tout noir. À la suite de quoi on a commencé à me frapper."

D'après Hedi, un des policiers était "allongé" sur lui, l'empêchant complètement de bouger. "Il y en a qui m'ont frappé avec les poings, d'autres m'ont frappé avec les matraques. Je me suis fait casser la mâchoire."

Un passage à tabac qui est arrivé "d'un coup", "sans raison particulière" se rappelle-t-il. "À aucun moment on m'a demandé mes papiers, à aucun moment on m'a demandé ce que je faisais là. J'ai essayé de leur dire qu'ils pouvaient me fouiller quand j'étais au sol, que je n'avais rien de dangereux. Mais ils ne voulaient rien savoir."

"J'ai senti quelque chose de rond"

Selon Hedi, les policiers l'ont ensuite laissé par terre, dans le noir. L'assistant de direction a alors cherché à trouver de la lumière.

"J'ai voulu me toucher la tête, mais je n'ai pas senti mon crâne, j'ai senti quelque chose qui prenait toute ma main, quelque chose de rond", se souvient-il.

Et d'ajouter: "Je devais avoir des résidus de flashball j'imagine. De là, petit à petit, je montais en pression et j'ai commencé à faire une crise de panique. Je ne sentais plus mon corps."

À Marseille, à la suite des émeutes, quatre policiers ont été mis en examen pour violences en réunion lors des nuits d'émeutes. L'un d'entre eux a été placé en détention provisoire.

J. M. A.