"Il y en a partout": la lassitude des Marseillais face aux problèmes récurrents des poubelles
Des poubelles qui débordent, des rats dans les rues, des déchets non ramassés... Depuis plusieurs jours, le ramassage des déchets est de nouveau perturbé dans la Cité phocéenne, notamment dans les 1er et 7e arrondissements.
Une image à laquelle certains Marseillais se disent "habitués", même si beaucoup sont lassés de ces perturbations à répétition.
"C'est dommage pour la ville, c'est dommage pour les Marseillais, c'est dommage pour les touristes", déclare un habitant au micro de BFM Marseille Provence. "La ville est sale, la ville est propre, la ville est sale, la ville est propre. Les Marseillais sont contents, les Marseillais ne sont pas contents."
D'autres s'inquiètent avant tout d'un problème d'hygiène. "C'est un problème de santé, de sécurité, et de salubrité publique", s'agace une Marseillaise. "Il ne faut pas se mentir: ça vole, on a du mistral, il y en a partout, ça ne sent pas très bon, ça déborde."
Un manque de personnel et de matériel
Une panne de matériel et un manque de personnel est à l'origine de cette nouvelle perturbation des ramassages de déchets. En cause également, la nouvelle organisation du temps de travail des éboueurs, difficile à mettre en place.
"Le temps de travail ayant été allongé, il a fallu refaire toute l'organisation des tournées et ça fait plusieurs mois que ça dure, il y a encore des tensions sociales", expliquait il y a quelques jours Sophie Camard, maire du 1er arrondissement, sur le plateau de BFM Marseille Provence.
L'élue critiquait toutefois la gestion de la Métropole, à qui revient la compétence du ramassage des déchets. L'institution mettait notamment en avant la présence massive de touristes, qui augmente le nombre de détritus. Une justification rapidement discréditée par Sophie Camard.
"Ça, ça s'anticipe, ça se prévoit. On sait maintenant que l'été il y a des touristes, Marseille n'est plus une ville vide. Il faudrait adapter le service l'été", avait déclaré l'élue.
Les syndicats prêts à négocier
Depuis plusieurs mois, les tensions s'enveniment entre les institutions et les syndicats. En janvier dernier, une grève de quinze jours des éboueurs avait enseveli la ville sous un amas de déchets.
Patrick Rué, président du syndicat FO éboueurs à Marseille, dénonce un manque de transparence et de discussion de la part de l'administration, qui met selon lui "la poussière sous le tapis".
"Aujourd'hui, on pousse un cri d'alarme", déclare-t-il. "Nous, on est prêt à mettre la main à la pâte, on est prêt à aller vers des discussions, à trouver une solution. Mais pour ça, il faut être deux."
De son côté, la Métropole promet des changements rapidement. "Des moyens humains et mécaniques sont engagés et se renforceront dans les prochains jours (...) pour assurer une collecte optimale", assure-t-elle dans un communiqué.
Malgré les tensions entre les diverses institutions, une grève n'est donc pas à l'ordre du jour pour le moment.