Poubelles à Marseille: après la fin de la grève des éboueurs, à quand le retour à la normale?
Ce n'est plus qu'une question de temps. Les ordures et autres déchets ménagers qui jonchent les rues de Marseille ne seront bientôt plus qu'un mauvais souvenir pour les habitants de la deuxième ville de France. Un accord noué ce mercredi par la métropole et Force Ouvrière (FO), puissant syndicat des éboueurs, a permis de mettre fin à 15 jours de grève.
"La collecte reprendra très fortement dès ce (mercredi) soir, a promis Patrick Rué, secrétaire général de FO, ce mercredi soir sur BFM Marseille Provence. Il y aura encore quelques petits points demain matin. Et demain (jeudi) soir, tout le monde aura repris."
Cependant, la quantité de détritus à ce jour amassés dans les rues de Marseille est telle qu'un retour à la normale n'est pas prévu dans l'immédiat.
"2000 tonnes" de déchets à ramasser
"Avec 2000 tonnes de déchets qui restent, l'estimation prudente est de dire que dans huit jours, tout sera ramassé", a indiqué Yves Moraine, l'élu Les Républicains en charge des négociations sur ce dossier pour la métropole, à l'Agence France-Presse (AFP) dans la soirée.
Patrick Rué a confirmé sur notre antenne que le travail s'annonçait "très important" pour les éboueurs. "Plus jamais ça. Faisons en sorte que ça ne se reproduise pas", a-t-il ajouté.
Estimant que "cette crise des poubelles ne pouvait plus durer", Benoît Payan, maire socialiste de Marseille, avait annoncé en début de semaine la mobilisation "en urgence" de sociétés privées pour reprendre la collecte des déchets, s'adjugeant une compétence qui n'est pourtant pas de son ressort.
Une "clause Covid"
"Les Marseillais étaient excédés par cette situation, et à juste titre", a-t-il souligné après l'annonce de l'accord. Et l'édile de promettre que le ramassage entrepris par la mairie continuerait jusqu'"au retour à la normale".
Soumise à des vents violents depuis lundi, la ville de Marseille voyait avec cette crise grandir le risque que des ordures soient emportées par la mer, laissant craindre une catastrophe écologique, ou que d'autres sacs poubelle prennent feu et engendrent des incendies.
Au total, trois grèves des éboueurs ont rythmé la vie des Marseillais au cours des quatre derniers mois. En décembre, la reprise de la collecte avait été particulièrement perturbée par l'explosion des cas de Covid-19 dans la métropole.
Outre une augmentation des salaires d'un minimum de 40 euros par mois en cas d'inflation, l'accord signé ce mercredi met à la disposition des éboueurs une "clause Covid". Cette dernière doit permettre aux agents de se doucher et de se changer chez eux plutôt que sur leur lieu de travail de manière à limiter les contacts.