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Grève des éboueurs à Marseille: la CGT s'insurge après la réquisition de grévistes demandée par la métropole

Des éboueurs grévistes ont été réquisitionnés ce lundi 6 mai, à quelques jours de l'arrivée de la flamme olympique, alors que le mouvement social prend de l'ampleur à Marseille. Une situation que dénonce la CGT.

Pour la CGT, c'est un véritable "scandale". En grève depuis le 30 avril dernier, les éboueurs de Marseille et de Martigues ont été réquisitionnés par le préfet après une demande de la métropole Aix-Marseille Provence.

"La métropole vient de produire un communiqué mensonger pour tenter de réduire la formidable lutte des agents de collecte et de propreté!", dénonce la CGT ce dimanche 5 mai.

"Aucun acte illégal"

Le syndicat assure que, contrairement à ce que disait la métropole, aucun blocage n'a été mis en place sur les centres de transfert et que les agents en grève ont "décidé seuls de sensibiliser leurs collègues du privé sur les centres de transfert". "La police nationale y est postée en permanence accompagnée des renseignements généraux et n’a constaté aucun acte illégal", veut insister la CGT.

Enfin, la CGT dénonce la métropole qui "tente d'associer le syndicat à des individus cagoulés" et assure que l'organisation "n'aura jamais honte d'aucun de ses combats".

"Comparer les agents grévistes et la CGT à des truands cagoulés, c’est un manque de respect pour ceux qui luttent pour travailler et gagner leur vie dignement", s'insurge l'organisation syndicale.

L'organisation syndicale dénonce également une atteinte au droit de grève. Selon la CGT, il y avait encore plus de 60% de grévistes dimanche soir.

Un préavis de grève le 9 avril

Le mouvement social a été initié par la CGT, pourtant syndicat minoritaire au sein des éboueurs de la cité phocéenne, et a d'abord débuté dans les 4e et 5e arrondissements, avant de s'étendre à tout Marseille, selon l'organisation syndicale.

Les salariés dénoncent de mauvaises conditions de travail et surtout la réorganisation du système de tri depuis le début du mois de mars. Le syndicat majoritaire Force Ouvrière partage les revendications des grévistes mais indique à BFM Marseille Provence être pour l'instant sur "la voie du dialogue".

La CGT note notamment qu'un préavis de grève a été déposé le 9 avril dernier, entraînant une réunion avec la direction administrative qui n'a rien donné. Le dialogue a ensuite, selon la CGT, était coupé.

"Pour faire simple, ils veulent gagner 300 euros de plus en travaillant une heure par jour. C'est inacceptable", lance le conseiller métropolitain, qui assure de son côté que des réponses ont été apportées au syndicat par la direction.

Un "plan flamme" lancé

Alors que le Bélem, le bateau qui transporte la flamme olympique depuis la Grèce, doit arriver le 8 mai dans le Vieux-Port de Marseille, la métropole se veut confiante. "On sera prêt pour accueillir la flamme olympique", assure Jean-Yves Sayag, conseiller métropolitain délégué à la propreté sur le plateau de BFM Marseille Provence ce lundi 6 mai. Il indique que le ramassage des déchets a repris dans la matinée.

Des "forces supplémentaires" ont été mobilisées pour pallier le manque de ramassage de ces derniers jours.

"Pour faire simple, ils veulent gagner 300 euros de plus en travaillant une heure par jour. C'est inacceptable", lance le conseiller métropolitain, qui assure de son côté que des réponses ont été apportées au syndicat par la direction.

La métropole a lancé un "plan flamme" pour s'assurer qu'aucune poubelle ne déborde le jour de l'arrivée du Belem et de la flamme olympique, ce mercredi. Au total, 110 agents de la propreté seront mobilisés autour du Vieux-Port le 8 mai, équipés de balayeuses ou encore d'arroseuses. Une question d'image, mais également de santé publique.

Le ramassage des ordures ménagères et des encombrants sera lui aussi renforcé. "La métropole sera prête", veut rassurer l'élu. Il appelle enfin les grévistes à prendre la "voie de la raison": "reprenez le travail. Pas pour moi, pas pour la métropole, pas pour la flamme, mais pour Marseille."

Juliette Moreau Alvarez