Fusillade mortelle à Marseille: le "choc" des habitants des Chutes-Lavie, un "quartier tranquille"

Plus d'une dizaine d'impacts de balles et des vitres brisées sont encore visibles dans le quartier ce vendredi matin. Les victimes, connues des services de police, étaient âgées de 43 et 23 ans.

Des habitants sous le choc au petit matin. Le quartier des Chutes-Lavie, dans le 4e arrondissement de Marseille, s'est réveillé en apprenant la mort de deux personnes dans la soirée de ce jeudi, abattues à bout portant par un homme avec une kalachnikov.

Avec une forte proportion de retraités et plusieurs petits commerces de proximité, le quartier était pourtant considéré comme épargné par les affrontements meurtriers. Les Marseillais rencontrés ce vendredi matin évoquent le "choc" de cette nouvelle fusillade dans la cité phocéenne. Selon les informations de BFMTV, la première victime est un homme de 43 ans connue des services de police pour assassinat. Le second mort, âgé de 24 ans, est connu pour escroquerie et serait une victime collatérale.

"Ça nous choque, surtout ici dans un quartier tranquille. On connaissait le monsieur, gentil, serviable, sans souci, il venait au bar boire son café", raconte Marie-Christine, habitante des Chutes-Lavie au micro de BFM Marseille Provence.

"La femme de ménage a eu très peur"

Franck, un habitué du quartier, a également fait part de son inquiétude face à la situation. "On n'est plus étonné de rien dans cette ville. Ici, c'était plutôt préservé, calme, un 'petit village' comme on l'appelle. À présent, on reconnaît qu'on commence à être sous tension et tout le monde a envie de déménager et de quitter ce quartier, c'est terrible".

"Il y a beaucoup de dommages, surtout pour le voisin. Chez ma grand-mère, pas tant que ça. La femme de ménage qui était à l'intérieur a eu très peur", confie Tyméo, étudiant à Marseille et petit-fils de la résidente de la maison devant laquelle s'est déroulée la fusillade.

Une grand-mère, absente au moment des faits, mais qui "se sent mal", selon le jeune homme.

"Une balle perdue est vite prise"

Une scène surréaliste et choquante, captée par des images de vidéo-surveillance, juste en face d'un bar très populaire dans le quartier, encore largement animé lors de la fusillade, survenue aux alentours de 19h.

"J'ai entendu les pompiers, la police", raconte une autre riveraine confiant également que "le tabac, la boulangerie... à cette heure-là c'est un quartier qui est encore vivant. Ça fait peur, je croyais que c'était des pétards et on découvre ce matin que deux personnes sont mortes".

"C'est un quartier très bien, c'est choquant. Il y a encore beaucoup de monde dans les rues à ces heures-là, une balle perdue est vite prise. On ne peut plus faire ce que l'on veut", confie une autre habitante sur notre antenne.

Plus d'une dizaine d'impacts de balles et des vitres brisées sont encore visibles dans le quartier ce vendredi matin. Une enquête en flagrance a été ouverte "des chefs d'assassinats et tentative d’assassinat en bande organisée", indique le parquet phocéen, et a été confiée à la Direction territoriale de police judiciaire de Marseille.

Ariane Pollaert avec Alixan Lavorel