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Fronde des policiers: les tribunaux marseillais fonctionnent au ralenti

La fronde des policiers se fait ressentir jusque dans les tribunaux marseillais où les audiences sont souvent repoussées. Une situation qui inquiète les avocats.

Depuis plusieurs jours, le tableau des déferrements est presque vide dans le tribunal de Marseille. La conséquence de la fronde des policiers qui entraîne un report des procès et des audiences.

"Des urgences administratives" non traitées

Les membres de forces de l'ordre étant moins présents, le nombre d'interpellations et de gardes à vue est en chute libre. Il est aussi compliqué de trouver des policiers pour escorter les suspects vers les tribunaux.

Alors que les dossiers s'entassent sur leurs bureaux, les avocats sont inquiets, surtout lorsqu'il s'agit d'affaires urgentes.

"On est obligé d'intervenir nous directement par une plainte au parquet, par un fait de citation et ça, ça prend plus de temps", explique Maître Philippe Létienne au micro de BFM Marseille Provence.

"Il y a beaucoup de dossiers pour lesquels on est dans l'urgence. Il y a des urgences administratives qui ne sont plus traitées. Il faut se rendre compte du nombre de victimes impactées à cause de l'issue d'un seul homme", ajoute-t-il.

Des policiers en arrêt-maladie

Bruno Bartocetti, du syndicat unité SGP Police, comprend les difficultés entraînées par la fronde. "Ce qui compte c'est de pouvoir vraiment être présent pour l'urgence. Après le reste, on comprend les difficultés et il y en a forcément puisqu'il y a ce lien direct de travail entre la police et la justice, des procédures et des présentations qui doivent être honorées dans des délais", explique-t-il.

Depuis plusieurs jours, les représentants des forces de l'ordre se mobilisent contre l'incarcération d'un agent de la BAC de Marseille dans le cadre d'une enquête sur des violences policières. Un jeune homme, blessé en marge des émeutes, affirme avoir été passé à tabac et laissé pour mort par des policiers à Marseille. De nombreux policiers dans plusieurs régions de France se mettent en code "562", synonyme de service minimum, voire en arrêt-maladie.

Revenant sur la situation ce vendredi, lors de son déplacement au Pontet, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, a tenu à rappeler l'importance du travail des magistrats. "La justice a besoin de respect, comme les policiers. Elle a besoin qu'on la laisse travailler (...) La justice ne se rend pas dans la rue, sur les plateaux de télévision mais dans les palais de justice", a-t-il déclaré.

Cindy Chevaux avec M.L.